Les relations algéro-françaises sont essentielles pour l'équilibre dans la Méditerranée et dans la sphère Nord-Sud, a affirmé le député PS en visite en Algérie depuis quelques jours. Avec des plaies historiques toujours ouvertes, les relations entre l'Algérie et la France ont traversé des périodes extrêmement difficiles. La complexité même de ces relations n'a pas aidé à apaiser les tensions entre les deux pays, bien au contraire. «C'est une relation assez unique et particulière qui est due à la genèse de ce qu'a été la départementalisation, la colonisation et la guerre elle-même. L'histoire est là, il faut la regarder en face», a estimé, mardi dernier, le député socialiste de l'Essonne et maire d'Evry, Manuel Valls au Centre culturel français d'Alger. En les nouvelles générations, cet opposant du PS (Parti socialiste) y croit beaucoup. D'ailleurs, elles seraient, selon lui, porteuses d'un meilleur avenir pour ces pays. Des nouvelles générations avec qui, il serait possible d'aplanir «définitivement» les différends. «Il y a de nouvelles générations qui ont à bâtir une nouvelle relation entre la France et l'Algérie, sans rien oublier du passé évidemment», a-t-il ajouté. Au cours de son exposé sur le thème: «La gestion d'une grande ville de la région parisienne (Evry): un exemple d'organisation multiculturelle», M.Valls a abordé l'épineuse question de l'immigration. Difficile de faire abstraction d'un tel sujet qui est toujours d'actualité en France. Et puis, Every que Valls gère depuis presque dix ans, a toujours été un centre d'attraction pour les immigrés. «Evry est une ville qui accueille les immigrés», a-t-il précisé. Evoquée comme étant la cause «originelle» de tous les maux dont souffre la société française, Manuel Valls voit au contraire dans l'immigration une chance pour L'Hexagone. C'est qu'il en est lui-même un pur «produit». De père catalan et de mère suisse, ce n'est qu'en 1982, à l'âge de 20 ans, qu'il sera naturalisé français. Toutefois, cette immigration doit inéluctablement obéir à certaines règles. L'intervenant a fait savoir aussi que le plus grand défi que doivent relever aujourd'hui les villes est celui «de faire vivre les citoyens, dans leur diversité culturelle, religieuse et d'origine, ensemble et dans le respect mutuel», a-t-il souligné. C'est un défi auquel sa ville a toujours été confrontée. «Evry est une ville mosaïque, contrastée...Créer des conditions du vivre ensemble a toujours été difficile», a-t-il fait remarquer. La double culture, voire la triple culture, a toujours été pour lui un «un enrichissement majeur». Mais l'important, aujourd'hui, est de savoir construire des liens entre les différentes communautés qui constituent la ville, du pays aussi. Cependant, Manuel Valls n'ignore guère les incohérences du modèle d'intégration français. Ainsi, il a mis l'accent sur la nécessité de repenser certaines politiques d'immigration et de lutter contre la ségrégation dans l'octroi des chances d'emploi dans le monde du travail.