Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a apporté mardi soir à Tripoli son soutien au Soudan et à son président Omar El Bechir recherché par la Cour pénale internationale (CPI) et dont le pays pourrait imploser à l'issue du référendum d'indépendance du Sud en janvier prochain. Le Conseil a exprimé dans un communiqué «la confiance de l'UA dans le leadership d'Omar El Bechir et du premier vice-président Salva Kiir pour diriger le Soudan dans une nouvelle ère de paix quel que soit le résultat du référendum sur l'autodétermination de janvier 2011». Le Conseil «a assuré les parties soudanaises de la pleine solidarité et le soutien de l'Afrique et a appelé la communauté internationale à appuyer les parties soudanaises dans leurs efforts notamment en différant le processus initié par la CPI et en levant les sanctions contre le Soudan». Omar El Bechir est depuis mars 2009 sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis sept ans à une guerre civile complexe. La Cour a ajouté cette année des charges pour génocide contre le raïs soudanais. Le communiqué a été publié à l'issue d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) tenue immédiatement après la clôture du Sommet Europe-Afrique organisé lundi et mardi à Tripoli et qui a été boycotté par le Soudan. Khartoum avait annoncé dimanche son retrait du sommet après un différend au sujet de la participation de M. Bechir dont la présence aurait provoqué un casse-tête diplomatique notamment pour les Européens. Le raïs soudanais a décidé de ne pas prendre part au sommet «pour ne pas mettre Tripoli dans l'embarras», avait indiqué le chef de la diplomatie soudanaise, Ali Karti, faisant état de «pressions européennes». Khartoum a demandé par la suite de reporter la réunion du CPS mais sa requête a été rejetée. Selon un diplomate africain, M.Bechir et Salva Kiir, vice-président du Soudan et qui dirige la région du Sud-Soudan semi-autonome, devait initialement assister à la réunion. Les Sud-Soudanais doivent choisir le 9 janvier entre le maintien de l'unité avec le reste du Soudan ou l'indépendance. Un second référendum est prévu simultanément sur le statut de la région contestée d'Abyei, située à la lisière du Nord et du Sud du Soudan. Selon Noureddine Mezni, porte-parole du président de la Commission de l'UA, la réunion des Quinze membres du CPS a été présidée par le chef d'Etat sud-africain, Jacob Zuma, en présence du Qatar qui parraine le processus de paix pour le Darfour. Le Conseil a entendu un rapport de l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki qui préside le panel de l'Union africaine sur le Soudan et a examiné la situation en Côte d'Ivoire où la tension est montée en l'absence de résultats provisoires de la présidentielle de dimanche entre le président Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, a ajouté M.Mezni.