Donné perdant, le représentant arabe a terminé gagnant. Une première pour un pays de 11.437 km² pour à peine un million sept cent mille habitants. Heureux qui comme le Qatar accueillera la Coupe du Monde de football 2022. En compétition avec des pays comme les USA, la Corée du Sud, le Japon et l'Australie, le Qatar n'était pas favori, du moins sur le papier. Pourtant, c'est lui qui a été choisi pour abriter l'événement planétaire prévu dans douze ans. Après un votre très serré où l'on a dû avoir recours à un 4e tour pour départager les prétendants, c'est un pays arabe qui a été retenu. C'est la victoire de David contre Goliath, car le Qatar avec ses 11.437 km² et pour 1.700.000 habitants paraît minuscule comparé au géant américain ou australien. Le combat était d'autant plus inégal qu'il mettait aux prises des pays ayant déjà organisé de grands tournois sur leur sol, à un petit pays qui voulait entrer dans l'histoire en étant le premier pays arabe à abriter une compétition sportive mondiale de grande envergure. Certes, le Qatar n'est pas tellement un inconnu. Economiquement, c'est un géant qui tire ses principales recettes de son pétrole, mais aussi de son tourisme. Car le Qatar a su se construire une renommée en développant son tourisme en le dotant d'infrastructures haut de gamme qui attirent de plus en plus de touristes qui s'y rendent pour passer leurs vacances. Doha est devenue une destination très prisée, pas uniquement pour les gens fortunés. Même la classe moyenne y séjourne car les prix sont attractifs et le service jugé excellent. La communauté algérienne est très nombreuse et grâce aux facilités et à l'aide fournies par le pays hôte, elle n'a éprouvé aucun mal pour s'intégrer. Que ce soit dans le domaine de la presse, du pétrole ou du tourisme, les Algériens sont omniprésents et font partie de la maison. C'est cette sensation de se sentir chez soi et cette hospitalité vantée par tout le monde qui ont rallié les pays hésitants au moment du vote. Beaucoup avaient émis des doutes quant aux capacités du Qatar d'organiser une Coupe du Monde sur son sol. Se basant sur le championnat local disputé devant des tribunes souvent vides, d'aucuns avaient refusé leur soutien, estimant qu'un match de football sans spectateurs, c'est comme une soupe sans sel. Or, ces préjugés n'ont fait que renforcer la conviction des responsables qataris qui croyaient dur comme fer en leurs chances et surtout leurs capacités d'accueillir un événement sportif, fut-il planétaire. Pour cela, ils n'hésitent pas à rappeler à ceux qui l'auraient oublié que le Qatar a déjà organisé des tournois de niveau mondial en tennis, en natation et en course automobile et qu'il s'est toujours acquitté convenablement de sa tâche. Dans la perspective de la Coupe du Monde 2022, les Qataris ont mis le paquet en modernisant encore plus leurs stades, de véritables joyeux d'architecture, en les dotant de toutes les commodités afin de mettre à l'aise les spectateurs et leur assurer un meilleur confort. A ceux qui invoquent le problème de la chaleur, les responsables tiennent à rappeler que tous les stades retenus pour accueillir l'événement sont climatisés et sécurisés. Les routes sont aux normes internationales et les moyens de transport nettement suffisants et d'excellente qualité pour assurer le confort des passagers. Les Qataris se sont beaucoup investis, et il est normal qu'à la fin, leurs durs efforts soient récompensés. En Algérie, cette consécration a été perçue par les techniciens comme un moment historique pour ce «petit pays en termes de superficie, mais un grand pays en termes de moyens et d'hommes». Le meilleur hommage, c'est un jeune Libanais de vingt et un ans qui l'a rendu après le verdict: «En organisant une Coupe du Monde, le Qatar aura fait honneur à tous les Arabes. S'offrir l'occasion de suivre le Mondial au Qatar, ce sera sans pareil.»