Ce nouveau feuilleton du Ramadan casse l'image instaurée par Beyouna et Farida Saboundji. En marge de l'effervescence cinématographique née au lendemain de l'organisation de l'Année de l'Algérie en France, des productions audiovisuelles sont en chantier en prévision du mois sacré du ramadan où, selon les professionnels, c'est le moment privilégié où le téléspectateur algérien se réconcilie avec sa télévision, l'Unique. Parmi les productions de l'Entv qui risquent de faire exploser le petit écran, on retiendra la série L'Absent du réalisateur Dahmane Ouzid. Un feuilleton présenté en extrait par le producteur exécutif de Machaho Production, Belkacem Hadjadj, lors d'une cérémonie conviviale avec la presse. Le réalisateur Dahmane Ouzid dira, à propos du feuilleton, que c'est une fiction qui vise à offrir aux téléspectateurs une nouvelle thématique. Et L'Absent est l'histoire d'un amour de jeunes qui se retrouvent otage de drames psychologiques (la disparition de Ramdane, l'objet du film, l'échec amoureux de Mounia et Mustapha, les deux héros présents du feuilleton) et des tensions sociales (manoeuvres mafieuses). A la vue de quelques scènes choisies par le réalisateur, on est loin des tribulations de Baya El-Hachemi de l'«égyptianité» de Djamel Fezzaz ou encore de la décryptation imagée de Messaoud Laïb. Le réalisateur et le producteur exécutif qui partagent la même vision de l'image et de la thématique entendent changer quelques données des «ramadaneries» présentées à la hâte et en vrac lors du mois sacré. Concrètement, comme l'a présenté un technicien de l'équipe, on veut casser le tabou de l'image instaurée durant cette période par Farida Saboundji et Beyouna. Pour ce faire, le producteur Belkacem Hadjadj a voulu associer à son entreprise des anciens du Caaic et de l'Enpa, qui ont, comme lui, une vision différente de la production audiovisuelle. On citera, par exemple, le directeur de la production Rachid Diguer qui a dirigé une quinzaine de films comme Madjnoun Leïla, Fleur de Lotus, Youcef ou encore L'arche du désert, Dahmane Ouzid, le réalisateur est allé à bonne école le VGIK de Moscou dans les années 70. Resté longtemps assistant réalisateur, il participe notamment au fameux film de Sembène Ousmane. Le Camp de Thiyaore. Il réalise aujourd'hui l'émission de Nadia Cherabi «Espace internet». A l'assistanat, on retiendra aussi la présence d'Ahmed Kossairi qui a assisté, notamment, le grand Bertolluci, lors du tournage de Thé au Sahara en Algérie. Au scénario, le producteur a mis l'oeil sur Salim Aïssa, auteur des premiers polars algériens alors qu'à la photo, Hamid Aktouf, à la vue des ruches qu'on nous a montrées, a rempli dignement sa mission. Pour la bande sonore, on a donné la chance à Redouane Bouhired, qui a signé deux grandes chansons à la diva Warda. Enfin, pour le casting, beaucoup de nouveaux noms, d'où la volonté de se démarquer des autres productions «clones». On retiendra tout de même la présence de l'inamovible Larbi Zekkal et surtout de l'imposant Djamal Hamouda. Un casting et une équipe technique dignes d'un long métrage, le producteur Belkacem Hadjadj, qui a réussi à accrocher les téléspectateurs avec Taxi medjnoun, réussira-t-il à séduire avec L'Absent? Une chose est sûre, ce feuilleton de par sa technique et sa thématique, l'emportera sur les autres productions en lice pour le ramadan.