Le climat deviendra plus doux dès demain. De la pluie et du soleil en alternance pour commencer cette nouvelle année. Ce matin, quelques pluies ont perturbé la circulation sur les différentes routes et autoroutes du Centre. Mais l'averse n'aura duré que quelques heures, sans causer de dommages particuliers. Plus de peur que de mal, comme on dit. La population est toujours sous le choc des inondations. Marquée par la tragédie de Bab El Oued du 10 novembre 2001, à la moindre averse, c'est la panique!«Dès qu'il commence à pleuvoir, mon coeur se serre et je commence à prier», nous a confié Sofia, une dame qui habite aux Trois-Horloges. «Je prie de tout mon coeur pour que ça ne soit qu'une averse passagère, je suis encore terrorisée, après toutes ces années, par les inondations de 2001», a-t-elle poursuivi. Avant de finir sa phrase, un de ses voisins, qui écoutait notre conversation, s'est empressé de dire: «Moi, je revois encore et encore le visage des personnes emportées par la furie des eaux, leurs cris résonnent dans ma tête.» «Le plus dur, a poursuivi Mourad, c'est de vivre dans la peur et l'attente d'une autre catastrophe de la même ampleur.» «A chaque annonce de pluies, ma mère, qui habite les hauteurs de Bouzaréah, m'appelle pour me supplier d'aller passer quelques jours chez elle avec ma famille», nous a raconté Saliha qui habite Triolet. «Je fais semblant de rien, je rassure ma mère, mais au fond de moi, le traumatisme est toujours présent, il est ancré en moi à tout jamais», dit Saliha, le visage triste et les yeux larmoyants. «La pluie a fait de moi une veuve à 33 ans», a-t-elle poursuivi. L'eau avait retrouvé son cours naturel, et l'oued l'a versée à la mer, emportant avec elle plusieurs dépouilles «dont celle de mon fils de 9 ans», s'est exclamé un habitant. Sa femme a interdit aux enfants d'aller à l'école hier matin. «A chaque fois qu'il pleut, c'est le deuil à la maison, une tristesse mélangée à la peur, ma femme est devenue folle, à chaque pluie elle panique, tout le monde doit être à la maison», poursuit-il. Le bilan de la catastrophe de Bab El Oued est effarant. La tragédie a fait, selon le bilan rendu public, plus de 700 morts. La catastrophe n'est pas seulement d'origine pluviométrique. Elle est aggravée par un cumul de déficits et de laisser-aller dans la gestion de l'espace urbain. L'hiver vient de commencer. Cela signifie que nul n'est à l'abri de dégâts. Le spectre des inondations est toujours là. Les autorités ont pris les précautions nécessaires afin de faire face à d'éventuelles catastrophes. Les leçons tirées du passé les ont conduites à une démarche multiple favorisant la prévention sur le long terme et la prévention immédiate. Il s'agit de disposer d'un système d'alerte permettant d'avoir une prévision suffisament éloignée dans le temps pour mobiliser les moyens et alerter les populations face à un éventuel danger. Les risques de catastrophes naturelles en Algérie sont une réalité, tout cela signifie que la population doit se préparer à ce genre de situations. La prévention a toujours été et restera le meilleur moyen de lutter contre les catastrophes naturelles. On ne peut pas lutter contre les méfaits de la nature, mais nous pouvons nous préparer à y faire face. Pour aujourd'hui, la météo annonce un temps pluvieux dans le Centre avec des vents de 20 à 30 km/h. Pour ce mardi, le temps sera dégagé.