Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, s'est exprimé hier, sur la révolte des jeunes qui touche plusieurs wilayas du pays. «La jeunesse est innocente», a déclaré, d'emblée, le ministre lors d'un point de presse tenu au stade communal de Aïn Abid dans la wilaya de Constantine. Il a mis l'accent sur la nécessité de maintenir la stabilité du pays en vue de sauvegarder sa souveraineté. «Nous ne devons pas donner l'occasion aux puissances étrangères de s'ingérer dans les affaires internes du pays, comme elles le font dans certains pays», a-t-il averti, faisant allusion à l'instabilité politique que vivent certains pays comme l'Irak, l'Afghanistan et le Soudan. Seulement, il s'est refusé d'attribuer ces événements à des manoeuvres de l'intérieur ou de l'extérieur du pays. «La responsabilité est collective. Nous devons effectuer un travail de sensibilisation envers ces jeunes. Nous devons leur inculquer la culture du dialogue et de la revendication pacifique de leurs droits», a-t-il préconisé. Le ministre a insisté sur l'impératif de prendre la mesure de la gravité de la situation. En ce sens, il a rappelé la crise des années 1990 que le pays a traversée. «Les jeunes ont grandi dans un climat de violence. Ils ont besoin d'être orientés vers la culture de la paix», a soutenu le ministre. Il s'est ensuite étalé sur l'évolution politique du pays durant les trois dernières décennies. «Nous avons vécu une décennie où les réalisations de l'Algérie depuis l'Indépendance ont été détruites. La décennie de 2000 à 2010 a été consacrée à panser les blessures de notre pays. Cette période a connu la réalisation de plusieurs structures de base. Actuellement, nous travaillons pour la consolidation des structures», a expliqué M.Djiar, mettant en exergue les projets lancés ou inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Cela dit, il a reconnu l'existence de lacunes dans la politique de promotion de la jeunesse. «Si des erreurs ont été commises, nous en sommes responsables.» Il a, en outre, évoqué la nécessité d'élargir des canaux de dialogue. «L'impératif est de ne pas retomber dans les mêmes erreurs qui ont précipité le pays dans la tragédie nationale», a précisé le ministre, affirmant que «nous devons apprendre les leçons de l'histoire» Il a ajouté que «l'Etat ne se résume pas à l'administration, la prise en charge de la jeunesse nécessite la mobilisation des institutions, des organisations de la société civile et des familles» avant de lancer un appel à tous les acteurs de la société pour calmer la révolte des jeunes. Ces derniers jours, plusieurs wilayas connaissent des émeutes. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que la visite ministérielle a été écourtée. M.Djiar devait se rendre à Khenchela, finalement, ce déplacement a été reporté et la délégation est rentrée à Alger, hier soir.