Les troupes de l'armée appuyées de la gendarmerie et des GLD locaux continuent toujours à encercler Djebel Boukhil, une vingtaine de terroristes à quelques kilomètres de Messaâd, au lieu dit Oued Ejdi, dans la wilaya de Djelfa. Avant-hier, lundi, huit personnes ont été abattues parmi lesquelles deux femmes, dont l'une était à son dernier mois de grossesse. Quatre autres, ajoutent nos sources, ont été abattues, hier, tandis que le reste des troupes est toujours encerclé. «L'élimination définitive du groupe ne saurait tarder, nous confie un des responsables de l'opération, car toutes les issues sont obstruées et l'espace de mouvement réduit». La région de Djelfa a commencé à «avoir» ses groupes terroristes depuis 1993 et Messaâd, et pour de longues années, allait devenir la «capitale du terrorisme» dans les Hauts-Plateaux du Centre. Ce n'est qu'à partir de 1998-99 que la région a pu souffler et revenir à une vie normale. La plupart des enseignants de Messaâd s'enfuirent à Djelfa, qui, de 100.000 habitants, s'entoura d'un «bouclier de gourbis» de quelque 80.000 «échappés de l'enfer». L'année dernière, plus de 30 terroristes ont pu infiltrer la population de Djelfa et ont perpétré plusieurs assassinats dans le quartier de Boutrifis, tuant au moins une vingtaine de personnes dans deux ou trois attentats spectaculaires, commis de nuit et pendant les veillées du ramadan. Les ratissages effectués dans les maquis de Djebel Bahrara ont permis de venir à bout des terroristes de la région. Toutefois, quelques-uns ont pu regagner le côté sud de la wilaya et ont reçu une «aide conséquente», estimée à une quinzaine ou une vingtaine d'éléments armés des GIA, de Médéa et de Ksar El-Boukhari. Les incursions de ces terroristes étaient plutôt rares dans la région, et devaient renseigner sur un état de délabrement avancé. Le ratissage actuel peut aboutir à la mise à mort définitive du terrorisme local.