Ce discours intervient à la veille de consultations menées par le président Michel Sleimane avec les groupes parlementaires, afin de nommer un Premier ministre pour remplacer Saad Hariri. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, devrait s'exprimer à la télévision hier soir au sujet de la crise politique au Liban, à la veille du lancement des consultations en vue de nommer un nouveau Premier ministre après la chute du gouvernement. Hassan Nasrallah «apparaîtra sur la chaîne Al-Manar dimanche à 20h30 (18h30 GMT), au sujet de la situation actuelle au Liban et de ses développements», a fait savoir le puissant mouvement chiite dans un communiqué, faisant référence à la chaîne de télévision du Hezbollah. Ce discours intervient à la veille de consultations menées par le président Michel Sleimane avec les groupes parlementaires, afin de nommer un Premier ministre pour remplacer Saad Hariri. Le gouvernement d'union de ce dernier s'est effondré le 12 janvier à la suite de la démission des ministres du camp du Hezbollah. Pour autant, ces consultations, prévues initialement à partir du 17 janvier, pourraient être encore retardées, alors que des pays de la région cherchent à apaiser les tensions politiques Le camp de M.Hariri, soutenu par l'Occident, et celui du Hezbollah, soutenu par l'Iran et la Syrie, s'affrontent depuis des mois au sujet du tribunal de l'ONU chargé d'enquêter sur l'assassinat en 2005 du dirigeant libanais Rafic Hariri, père de Saad, dans lequel le Hezbollah s'attend à être mis en cause. Les deux camps tenteront aujourd'hui d'imposer leur candidat à la Primature. La coalition menée par M.Hariri dispose de 60 sièges sur les 128 du Parlement, contre 57 pour le camp du Hezbollah, qui a rejeté catégoriquement la candidature du Premier ministre sunnite sortant pour un nouveau mandat. Le député druze Walid Joumblatt, dont la position peut faire pencher la balance d'un côté ou d'un autre, s'est rangé vendredi du côté du Hezbollah, dont le candidat pourrait être Omar Karamé, qui a déjà été Premier ministre à deux reprises. Mais rien ne garantit que M.Joumblatt entraîne avec lui un nombre suffisant de députés de son groupe pour assurer au Hezbollah les voix nécessaires pour imposer son candidat. Pour sa part, Saad Hariri a confirmé sa candidature «en dépit des intimidations». «Nous ferons tout notre possible (...) pour assurer les voix nécessaires» à la reconduction de M.Hariri, a déclaré samedi le chrétien Samir Geagea, chef des Forces libanaises. «La survie de notre nation dépend de la position que vous prendrez lors des consultations», a-t-il averti les parlementaires. Le député Nouhad al-Machnouq, qui appartient au bloc de Saad Hariri, s'est dit inquiet hier: «Nos choix sont limités. Ce que nous entendons est la rumeur d'un coup d'Etat», a-t-il affirmé à la télévision locale. La crise politique actuelle ravive le spectre des violences confessionnelles de mai 2008, quand des combats entre sunnites et chiites avaient fait une centaine de morts et mené le pays au bord de la guerre civile. Le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a estimé hier que l'éventuelle constitution d'un gouvernement dirigé par le Hezbollah serait un «développement très, très dangereux, car nous aurions en fait un gouvernement iranien à la frontière nord d'Israël». L'Etat hébreu accuse le Hezbollah d'être manipulé, armé et financé par l'Iran.