Pas moins de 650.000 jeunes bénéficient de cycles de formation, actuellement, à l'échelle nationale. «Le rythme de travail des ouvriers chinois ne sied pas à nos jeunes», a déclaré, hier, Mme Chergou, représentante du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, a déclaré hier, lors de la conférence inaugurale du Salon national de la formation professionnelle, Formapro, à Alger. Elle a indiqué que des stagiaires algériens ont été orientés vers les différentes entreprises chinoises qui activent en Algérie. «Nous avions l'ambition de bénéficier de leur savoir-faire pour parfaire nos techniques de formation», a-t-elle précisé. Alors, l'expérience chinoise a-t-elle bénéficié aux Algériens? Cet objectif est loin d'être atteint. «Nous avons constaté que leurs méthodes ne diffèrent pas de ce que nos établissements enseignent aux jeunes», a annoncé Mme Chergou. Toutefois, elle a situé la différence à deux niveaux: l'organisation du travail et...l'exploitation des ouvriers. «C'est à la limite des conditions légales de travail», a-t-elle avoué. En d'autres termes, les stagiaires algériens ont été exploités par les entreprises chinoises. Les propos de la représentante du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels sonnent comme une réplique sèche à Chen Weniian, patron de Cscec, l'entreprise du bâtiment en charge de plusieurs projets en Algérie. «Il y a de nombreux postes d'emploi mais votre pays manque d'ouvriers qualifiés comme les ferrailleurs, les coffreurs et les menuisiers.», a déclaré, mardi, ce dernier, lors d'un point de presse animé en présence de l'ambassadeur de Chine à Alger et des chefs d'entreprise chinois, au siège de l'ambassade. M.Weniian est allé plus loin. Il a confié que son entreprise a proposé au ministère de l'Habitat, il y a quelques années, de construire un centre de formation exclusivement dédié aux métiers du bâtiment et de la construction, qui formera des jeunes Algériens. «A ce jour on n'a pas reçu de réponse, probablement à cause du manque d'assiette foncière», a-t-il souligné. Réponse du berger à la bergère: Mme Chergou a rappelé que le secteur de la formation professionnelle est «historiquement» lié a celui du bâtiment. Elle a rappelé que le département qu'elle représente a mis en place, ces dernières années, un dispositif qui permet de développer les différents métiers du bâtiment. Elle a rappelé que ce secteur a connu une crise. «Cette crise nous a obligés à convertir les travailleurs dans le bâtiment vers d'autres métiers», a-t-elle précisé. Néanmoins, les différents programmes de logements ont remis sur rails ce secteur névralgique de l'économie nationale. «Actuellement, nous injectons 15% de nos effectifs dans le bâtiment», a révélé Mme Chergou. Elle a rappelé, à cet effet, que pas moins de 560.000 jeunes bénéficient, actuellement, de stages de formation à l'échelle nationale.«Nous comptons, également, 1300 établissements», a-t-elle renchéri. En termes de formation, elle a annoncé que le ministère envisage de lancer une nouvelle formule pour la prise en charge financière des cycles de formation. Il s'agit du chèque formation ou crédit formation. «Ce dossier sera pris en charge par le Conseil de partenariat de la formation et de l'enseignement professionnels, installé récemment», a-t-elle indiqué. Pour sa part, M.Abdelhak Lamiri, président-directeur général de l'Institut national supérieur de management, a mis l'accent sur l'importance de l'apport des compétences nationales dans le développement de la production économique nationale. «60% de la production américaine, estimée à 1800 milliards de dollars, sont dus à la qualification des ressources humaines», a-t-il expliqué en référence.