«Les causes avancées par les responsables ne sont que des spéculations qui tendent à dissimuler au peuple les véritables raisons de ces bugs répétitifs.» Lors de sa visite à Chlef, jeudi dernier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (Ptic), Moussa Benhamadi, a brièvement abordé la question du manque de liquidités au niveau des bureaux des chèques postaux. «Une telle situation résulte, dans une large proportion, des augmentations des salaires et de l'importance de la masse monétaire sollicitée par les usagers à la faveur de ces augmentations», a-t-il expliqué. «Pour la seule année 2010, une somme de 2000 milliards de DA a été retirée par les détenteurs de chèques postaux», a-t-il fait remarquer, sachant qu'il existe, a-t-il dit, quelque 12 millions de détenteurs de chèques CCP au niveau national. Le problème de liquidités au niveau des bureaux de poste refait surface périodiquement en Algérie, et cela depuis quelques mois. On attribue ce manque de liquidités d'abord au versement des salaires de plusieurs corps de la Fonction publique dans la même période du mois, et qui coïncide parfois avec celui des pensions et autres pensions de retraites et du coup, les agences postales sont prises de court -notons que les périodes de paiement n'ont pas changé depuis des lustres alors que le problème ne se posait pas pour autant - tantôt à l'utilisation du cash. La culture du chèque et des cartes interbancaire pour toutes les opérations financières, serait la solution à ce problème, selon une autre thèse. «Le coeur du problème réside dans la volonté et le besoin de l'Etat algérien de se débarrasser des faux billets qui inondent nos établissements financiers, et spécialement, les banques centrales», a soutenu récemment Filali Ghouini, député de Islah. Selon lui, les faux billets qui submergent le marché ont été injectés au niveau des banques centrales, et non au niveau des bureaux de poste. «C'est très grave! On ne sait ni comment, ni pourquoi est-ce que ces faux billets ont atterri dans les banques. Elles devraient pourtant être les institutions les plus immunisées contre la falsification des billets» s'est-il exclamé. Il faut donc éviter, à tout prix, la prolifération de ces faux billets, afin de ne pas contaminer davantage les autres institutions financières, et de les soulager au plus vite de ce fléau. Explication: «La banque centrale alimente les bureaux de poste selon ses capacités à vérifier l'authenticité des billets envoyés», a développé Filali. «L'intention est bonne et justifiable, mais les moyens utilisés pour y arriver le sont beaucoup moins» a-t-il poursuivi. «C'est le peuple qui en paie les conséquences, en passant deux jours devant les bureaux de poste, sans argent dans les poches», s'est désolé le député, avant d'ajouter: «L'Etat n'a qu'a prendre ses responsabilités en augmentant l'effectif des banques ou (...) car cette attitude n'est ni juste, ni correcte vis-a-vis du peuple».