De Bob Omar à Benguesmia, le noble art algérien a toujours été au firmament. Depuis longtemps la boxe est considérée comme le sport favori des démunis obligés de gagner le respect à la force de leurs poignets. Des titres et des médailles, la boxe en a offerts au pays lors des différentes compétitions internationales. Parmi les jeunes pugilistes qui commencent à montrer des signes de champion, Mohamed Yassa est de cette trempe. Venu à la boxe à un âge précoce ,il découvrit vite les rouages du métier grâce aux conseils de son entraîneur et manager Khelifa Mederres. Originaire de Nacéria dans la wilaya de Boumerdès, Yassef découvrit la boxe très jeune non pas par goût mais par oisiveté. Au moment où ses copains d'âge fréquentaient la salle de boxe, il se retrouvait seul à errer; alors pour s'occuper, il leur emboîta le pas. Champion d'Algérie à plusieurs reprises et n'ayant plus rien à prouver sur les rings amateurs, il décide de prendre le taureau par les cornes en embrassant une carrière professionnelle. Une carrière qui l'amènera à convoiter le titre continental ( légers) contre le Sud- Africain Richard Twala. Malheureusement et contre toute attente le combat prévu à Boufarik le 24 septembre dernier a été reporté à la dernière minute pour des raisons qui demeurent encore obscures. Des raisons que le manager Khelifa Mederres n'arrive pas à expliquer du fait que la confédération africaine de boxe dont le président est l'Algérien, le Docteur Abdallah Bessalem, n'est pas en mesure d'avancer le moindre argument. En effet deux jours avant la date fatidique, la fédération algérienne a été destinataire d'un fax du manager Chris Dennyker disant qu'il n'avait pas l'aval de sa fédération pour se rendre sur le sol algérien. Or à cette période le président de la Confédération africaine de boxe se trouvait à Cuba. De ce fait il n' y avait personne à qui s'adresser. Même le président de la confédération est resté surpris par ce changement d'attitude. A son retour de Cuba, après la date butoir, il a été interpellé par Khelifa Mederres en présence du président de la FAB mais il a été dans l'incapacité d'avancer la moindre explication à ce retournement de situation. L'Algérie fait-elle vraiment peur au point que des manifestations sportives programmées à l'avance sont annulées au dernier moment? En effet après le report du combat professionnel comptant pour le titre de champion d'Afrique de la catégorie légers devant mettre aux prises le challenger, l'Algérien Mohamed Yassa et le Sud-Africain Richard Twala le 24 septembre dernier à Boufarik, la question mérite d'être posée avec insistance. Auparavant Benguesmia avait connu les mêmes désagréments quand il devait remettre en jeu son titre de champion intercontinental. Le noble art ne détient malheureusement pas la palme puisque même le sport-roi en a connu des vertes et des pas mûres. En effet des rencontres de football devant servir de sparring-partner au onze national ont été purement annulées en raison du désistement de ses adversaires pour des raisons inavouées. Et c'est toute l'image de marque du sport national qui en prend à chaque fois un sacré coup. Le jeune Yassa qui tenait à suivre la voie tracée par ses prédécesseurs a dû se résigner contre le mauvais sort. Mais ce n'est que partie remise puisque le combat est reprogrammé pour le début de l'année prochaine comme promis par le président de la confédération. Mohamed Yassa qui a disputé au cours de cette saison deux combats professionnels, qu'il a remportés aux points face, respectivement au Français Dronne Yohan à Marseille (mars) et au Franco-béninois, Adolph Avadja à Boufarik (mai), s'est remis aux entraînements sous l'oeil vigilantde son manager Mederres et de son médecin le Docteur Maiz, à l'abri de toute contrainte matérielle du fait que sa prise en charge est totalement assurée par le groupe Khalifa, son employeur et sponsor majeur. Gageons que Mohamed Yassa saura redonner ses lettres de noblesse au noble art algérien comme l'ont si bien fait ses prédécesseurs à l'image de Khouchène dont il tient le style et la vivacité.