La ville des roses est connue pour avoir enfanté quelques-unes des plus grandes figures du noble art algérien. La boxe à Blida est, d'après les connaisseurs et les amoureux du noble art en particulier et le grand public sportif en général, l'une des premières écoles d'Algérie pour la formation continue et les performances réalisées. Elle doit cette place grâce aux figures de proue de la boxe nationale par le passé et les prouesses réalisées actuellement de dimension mondiale. Deux noms suffisent pour enflammer les ardeurs : Ould Mekhloufi qui perdra difficilement contre le champion du monde dans sa catégorie, au Japon, est resté inoubliable et Belguesmia qui a su suivre les pas de l'enfant terrible de la ville des Orangers en comptant déjà une quinzaine de titres. Ainsi, le défi est relevé et la flamme est restée illuminée coûte que coûte. C'est dire qu'à Blida le noble art est vécu dans toute sa dimension avec fierté, coeur et esprit. Seulement ceci est le côté cour. Le côté jardin n'est pas si reluisant car la situation actuelle, que ce soit au niveau de la Ligue qui gère la boxe, ou des associations et sections, butte contre des difficultés de toutes sortes, liées, en particulier, à la faiblesse des moyens et des infrastructures. C'est un peu l'arbre qui cache la forêt. «Allez visiter la salle qui a sorti le champion du monde, Benguesmia pour voir dans quel état elle se trouve et vous réaliserez par vous-mêmes l'acuité des problèmes quotidiens qu'on vit», nous dit le président de la section boxe du WA Boufarik. En dépit des promesses données par le président de l'APC pour la réaménager et la moderniser en la dotant de commodités adéquates, rien n'est entrepris pour le moment. A côté de lui, des présidents d'autres sections nous ont indiqué, comme celui de Benkhelil ou Mouzaïa qu'ils n'arrivaient à tenir bon qu'en fonctionnant avec des avances au compte-gouttes et des crédits chez des particuliers. A ce rythme-là, personne ne peut résister, chose qui n'encourage pas la stabilité des entraîneurs et des joueurs en dépit de la passion et de l'engouement des jeunes pour ce sport. Le même problème est vécu par les différentes sections du plus grand club de la Mitidja, dont celle de la boxe, mais le président de l'USMB, Mohamed Zahaf, promet d'y remédier. La Ligue, elle-même, dispose d'un budget de l'ordre de 30 millions de centimes pour cette année. En lui ajoutant des subventions et des reliquats, le montant est porté à près de 80 millions de centimes, chiffre très en-deçà des besoins exprimés qui sont estimés à plus de 300 millions de centimes, estime son président, M.Mohammedi. «Nous avons des activités et des animations nombreuses qui exigent un soutien plus important», nous dit-il. La Ligue intervient souvent pour assurer le transport et la prise en charge des joueurs en puisant dans son propre budget. En dépit de la faiblesse des moyens, il n'en demeure pas moins que la boxe, dans la wilaya de Blida, connaît un développement notable. La Ligue compte huit clubs affiliés : Blida, Benkhelil, Boufarik, Bouarfa, Mouzaïa, Hammam Melouane, Bougara et Chiffa. De même ce progrès se reflète au plan des palmarès. Durant l'année écoulée, elle a obtenu des médailles en bronze (5) et en argent (2) toutes catégories confondues. Les boxeurs les plus en vue qui promettent sont: Stasi Saïd (USMB), Soltani (Mouzaïa), Mechri Med Lamine et Benguiri Hamza (Boufarik). La Ligue renferme, par ailleurs, des arbitres de qualité comme Mitidji, Cherfaoui et Toumi Mahfoud. «Toutefois, nous oeuvrons à aspirer à mieux», nous dit leur représentant, Mitidji, en proposant des participations dans les compétitions internationales car l'expérience, la compétence et le professionalime existent. Un stage national au bénéfice des arbitres est programmé à Blida par la Ligue et la Fédération en janvier et février. Tous ces résultats ont été obtenus grâce à la bonne discipline et à la rigueur dans la gestion. L'assemblée générale a, lors de sa récente réunion, exclu trois membres pour des raisons surtout de discipline et de travail. Ils n'ont pu tenir leur engagement de travail de bénévolat en demandant des salaires et des avantages que la ligue ne pouvait leur accorder. Les primes qui leur sont déboursées, estiment-t-ils, sont dérisoires. Il s'agit du trésorier qui a demandé un prêt pour ses besoins personnels, d'un membre de la commission d'organisation et d'un autre membre. «Les bruits soulevés par ces membres ne sont pas fondés car ils se sont exclus eux-mêmes et la place doit être accordée à des gens compétents pour pouvoir continuer notre tâche ardue. C'est ça l'essentiel», nous dit, en conclusion, le président de la ligue. Pour l'année en cours qui commence, la ligue prévoit des tournois, des rendez-vous et des galas de boxe à même de maintenir le rythme de travail et de répondre à l'attente des jeunes boxeurs. Blida reste une pépinière qui produit des talents malgré tout. Demain, ils s'appelleront Soltani, Stasi et autres. La Ligue de Blida mérite plus qu'un budget de 30 millions de centimes. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a effectué récemment une visite de travail et d'inspection dans la wilaya, s'est montré à l'écoute des préoccupations et des problèmes que rencontrent les ligues et les associations sportives sur le terrain. Celui de la boxe en est un.