De son périple solitaire et fréquent au Sahara, il est revenu avec ces nombreuses photographies qui donnent à voir la beauté de la nature du Sud, en clair--obscur. Le désert dans toute sa splendeur, sa lumière resplendissante, éblouissante, parsemé du vert des arbres et les rayons du soleil, voilà la beauté de notre Sud qui est immortalisé par l'oeil charmeur du photographe. Dunes généreuses, oasis féeriques, palmiers fiers et ksours envoûtants où souffle un vent de mystère, feuillage, une dune à travers une brèche, des rayons qui s'infiltrent à travers des interstices...tout cela converge vers la beauté sublimée des trentaines de photos de l'artiste Aguellidh Ouyed, actuellement accrochées aux cimaises de la médiathèque Abane Ramdane et ce, jusqu'à jeudi. Choisir un angle et saisir l'éternel sur le vif est l'exercice auquel s'adonne ce poète de la lumière qui, cinq ans après sa première exposition consacrée à l'environnement, revient cette fois plus frais que jamais. Pour la première, réalisée en noir et blanc, le jeune artiste a testé de nouvelles techniques et a apporté sa propre touche, en prenant des photos à contre-jour. L'appareil en bandoulière, Ouyed Aguellidh ira aux quatre coins de l'Algérie mais séjourne fréquemment au Sahara, notamment à Taghit. De son périple solitaire, il est revenu avec cette nouvelle expo intitulée Le Désert à travers. Aussi le désert est décliné sous différentes facettes, à travers une porte, une fenêtre, une dune ou une brèche etc. Les titres de ses photos sont évocateurs et renseignent sur la beauté de cette nature immortalisée comme en témoignent: Palmier: parapluie du désert, Hublot porte de souk, Dune gratte- ciel, Au revoir à demain et Un thé s'il vous plaît. Des symboles pour dire la luminosité mais aussi l'immensité de ces pans mirifiques du désert. Des métaphores qui nous guident au seuil du paradis et son baume mystique. Comme tous les jeunes amoureux de la photo, Ouyed a fait ses classes en couvrant les fêtes familiales, en captant ces instantanés de bonheur fugace, de danse, de sourire et de retrouvailles chatoyantes. De la photo à la vidéo, il n'y a qu'un pas que notre jeune a su franchir allégrement. Il a trouvé la jonction entre la photo et l'image en mouvement, toujours avec la même curiosité qui donne un plus au portait ou à l'objet saisi par l'objectif. Lors de son parcours, il a été sollicité par de nombreux réalisateurs pour participer en tant que caméraman et il a fait ses premiers pas en tant que directeur photo, à la réalisation de documentaires sur la Guerre d'Algérie ou récemment sur Tlemcen... L'un des documentaires qui l'a le plus marqué est celui fait sur les jeunes éboueurs «Les ados qui refusent la saleté». Aguellidh a travaillé aussi sur le terrain avec un journaliste ivoirien, Marcel Bileli, spécialiste des «côtés et des coulisses». S'il reconnaît que «le langage de la photo est très fort et plus expressif que les mots», il ajoute cependant: «Il faut apprendre la langue de l'image avant de pouvoir parler. C'est une langue internationale qui peut s'adresser à chacun de nous, sans distinction.» De par son activité de caméraman et de photographe, le jeune Ouyed a également participé à la réalisation de deux feuilletons télévisuels, en compagnie de Hakim Dekkar, à savoir Les Epines de la ville et Djeha. C'est ainsi qu'il continue son petit bonhomme de chemin dans ce monde merveilleux, qu'est l'image.