L'Union européenne est décidée à aider l'Algérie à moderniser sa structure de lutte contre les monopoles. Le monopole quel qu'il soit et quels que soient les domaines d'activité où il est institué et exercé, va à l'encontre des principes mêmes de la concurrence, qui régissent le monde du commerce et le régulent. A l'instar d'autres pays comme ceux de l'Union européenne pour dynamiser son économie et la rendre plus performante, l'Algérie a souscrit aux nouvelles règles de la concurrence en procédant à la réorganisation de son commerce et ses marchés. Le monopole, qui était exercé jusqu'à la fin des années 1980 par l'Etat à travers une multitude de sociétés nationales qui activaient dans l'agroalimentaire, notamment, et qui ont disparu depuis, a laissé place à un nouveau monopole détenu par des opérateurs privés qui ont réoccupé le terrain pour régner en maître sur le marché de certains produits. Décidée à assurer une mise en oeuvre efficiente des règles de la concurrence, et afin de réorganiser le marché et le soustraire aux barons et spéculateurs, l'Algérie a opté dans ce cadre, pour la coopération internationale à travers la signature de contrat de jumelage lié au Programme d'appui à l'Accord d'association (P3A) avec l'Union européenne. Grâce à la volonté affichée des deux côtés d'asseoir une coopération multiforme et de qualité, le rapprochement des administrations algérienne et européenne est devenu effectif et ne manquera pas de donner une nouvelle impulsion aux relations entre l'Algérie et l'Union européenne. «Les institutions algériennes chargées de la concurrence sont le ministre du Commerce et ses services extérieurs ainsi que le Conseil de la concurrence. Le ministre du Commerce est chargé de l'élaboration, de l'application et du suivi du droit et de la politique de la concurrence à travers des directions en charge du contrôle des pratiques commerciales et anticoncurrentielles. De son côté, Mme H. Longuar, chef de projet concurrence a confié à la Lettre du P3A que le projet est très ambitieux. «Le jumelage prévoit de mettre à niveau les moyens humains et les instruments institutionnels et techniques du ministère du Commerce et de ses services extérieurs. «Pour plus de détails, la chargée du projet poursuit, «outre la mise à niveau et le développement des moyens humains et autres instruments institutionnels en question, il est prévu aussi la mise à niveau du Conseil de la concurrence ainsi que des autorités judiciaires (Cour d'appel, Cour suprême, et Conseil d'Etat) et des autorités de régulation sectorielles.» Comment ce projet va-t-il être concrétisé sur le terrain? Comment va-t-il contribuer à faire évoluer les différentes facettes du travail des structures de la concurrence? Mme H.Longuar explique: «Plusieurs actions seront effectuées dans ce sens: l'élaboration d'un guide méthodologique pour la mise en oeuvre des investigations en matière de pratiques anticoncurrentielles; l'élaboration d'un guide de l'enquêteur, l'élaboration d'un guide de procédures, la mise en place d'un système de gestion du contentieux de la concurrence et la mise à niveau des services à travers le glossaire qui précisera les concepts de la concurrence. Il reste que toutes ces actions ne pourraient être menées à bon port sans une culture de la concurrence qui doit être acceptée par tous, particulièrement les nouveaux promus avec leurs relais qui essaiment et exercent un monopole sur le marché. Selon Mme Longuar, «la mise en place de campagnes de communication s'appuyant sur des documents didactiques, les bulletins d'information et l'Internet», est la démarche que préconise le projet pour diffuser une culture de la concurrence. Depuis quelques semaines, le ministre du Commerce semble décidé à réactiver le Conseil de la concurrence même si ses déclarations sur le sujet sont empreintes d'ambiguïté lorsqu'il s'agit de définir la notion de monopole et d'identifier les détenteurs.