Ce projet de loi est au centre de la discorde entre le ministère et les syndicats autonomes. Le projet de la nouvelle loi sur la santé sera soumis au gouvernement vers la fin du mois en cours. C'est ce que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a déclaré, hier, au cours d'un point de presse animé lors de la clôture de la Conférence nationale sur la santé et la réforme hospitalière. Cette conférence s'est déroulée du 3 au 5 de ce mois au Palais des nations, à Alger. «Le nouveau projet de loi prendra en considération les conclusions de cette conférence», a-t-il annoncé. M.Ould Abbès a signalé que les conclusions de la conférence feront objet d'actes. Ces actes seront distribués, la semaine prochaine, à tous les acteurs de la santé au niveau des 48 wilayas. Ces dernier sont appelés, selon le ministre, à émettre leurs propositions pour enrichir le texte de loi en préparation. «Ensuite, nous allons installer une commission chargée d'évaluer les propositions et de finaliser le texte», a expliqué M.Ould Abbès. Ce projet de loi fait l'objet de discorde entre le ministère et plusieurs syndicats autonomes du secteur. Il s'agit du Syndicat national des praticiens généralistes de la santé publique (Snpsp), des spécialistes (Snpssp), des professeurs et docents et du conseil de l'Ordre des médecins. Ces derniers se sont retirés de la conférence. «Nous refusons de cautionner un projet aussi important que ce projet de loi sans l'avoir consulté», avait lancé, vendredi, le Dr Lyès Mérabet, lors d'une conférence de presse animée avec les représentants des autres syndicats. Ce mouvement de boycott a-t-il influé sur l'avancée des travaux? Le ministre l'infirme catégoriquement. «Les absents ont toujours tort», a-t-il répliqué aux syndicats. Il a récusé le motif du mécontentement de ces syndicats. «Durant cette conférence, nous n'avons pas parlé de projet de loi», a-t-il soutenu. C'est ce que les partenaires sociaux ont, justement, contesté. La rupture entre les deux camps n'est pas pour autant consommée. «Je suis un homme de dialogue et j'invite tous les partenaires à débattre de toutes les questions qui concernent leur profession», a indiqué M.Ould Abbès. Cela dit, il a lancé «un appel pour la dernière fois» au Syndicat algérien des paramédicaux, pour cesser son mouvement de grève. «La justice a déclaré cette grève illégale. Alors je les invite à reprendre leurs postes. Le cas échéant, chacun prend ses responsabilités», a-t-il mis en garde. Par ailleurs, il a annoncé la création d'une «commission de santé spéciale pour le Sud». Cette commission sera chargée de prendre en charge la couverture des besoins sanitaires de cette région du pays. «L'importance de cette commission se décline sur le plan humain et géostratégique», a soutenu M.Ould Abbès.