«Les squatteurs ont profité de la mobilisation des forces antiémeute dans la répression du rassemblement de samedi pour s'en prendre aux logements inoccupés de la Cnep». Pendant que toutes les forces antiémeute empêchaient le rassemblement, tenu samedi à la place d'Armes, une quarantaine de familles n'ont rien trouvé de mieux que de squatter plusieurs dizaines d'appartements situés dans la commune de Hassi Ameur, à l'est d'Oran. «Les logements qui ont été illégalement occupés appartiennent à la Cnep tandis que leur attribution, qui tarde toujours, semble renvoyée aux calendes grecques», ont indiqué hier plusieurs citoyens ahuris par la tournure gravissime que prend, ces derniers jours, le phénomène de squat des biens de l'Etat. Et d'ajouter que «la date de réalisation de ces maisons remonte à quelque 15 années». Dans leur démarche illégale, les squatteurs ont profité de la mobilisation des forces antiémeute dans la répression du rassemblement de samedi pour s'en prendre aux logements inoccupés de la Cnep». «L'attaque perpétrée» samedi n'est pas un fait du hasard. Les biens immobiliers vacants sont, de plus en plus, soumis au squat. Ainsi donc, les indus occupants défient toutes les lois évoquant, une fois l'acte accompli, les lenteurs administratives tels les blocages bureaucratiques. Un peu partout dans plusieurs communes d'Oran, les logements, désertés ou ceux non encore attribués et ceux sans aucune surveillance, sont, par la force des choses, devenus la proie des dizaines de familles se disant dans le besoin extrême d'un gîte décent. A la faveur de la passivité des responsables locaux, le phénomène du squat des biens publics prend, ces derniers temps, une ascension fulgurante. Tout a commencé dans la localité de Nedjma (ex-Chteibo), où plus de 200 personnes se sont attaquées à la ferme pilote spécialisée dans l'élevage des juments et des chevaux. Une surface de plus de 200 hectares a été arrachée à ses occupants légaux. Dans leur action, ces envahisseurs des temps modernes se sont partagé une surface de plus de 200 hectares. Quoique les responsables locaux disent avoir pris en main la question, mais la célérité, la facilité et la manière, déconcertantes qui ont ponctué l'envahissement, en un laps de temps très court, de la ferme demeurent à ce jour un mystère. Aucune avancée notable quant à l'évolution de l‘enquête que l'on a dit ouverte, n'a été rendue publique. Dans cette enquête, des courtiers de circonstance ont été pointés du doigt tandis que le mal est, contre toute attente, profond, le problème du squat n'est pas une vue de l'esprit, en particulier dans la commune de Sidi Chahmi, rattachée administrativement à la daïra d'Es-Senia. «Ça a toujours été comme ça et ça ne changera pas de sitôt vu la gravité de la situation et le manque criant de logements», a affirmé un cadre de la wilaya d'Oran vraisemblablement très au fait du dossier, ajoutant que «la wilaya d'Oran se bidonvillise de jour en jour et ce, en dépit des recommandations des plus hautes instances hiérarchiques du pays qui ont mis l'accent sur l'éradication des bidonvilles». Car, explique-t-on «le fait n'est pas propre à la commune de Sidi Chami, même la commune d'Oran vit au rythme des pratiques similaires à celles de Chteibo». Dans un passé très récent, le grand bourg dit «Rocher» a vécu le même scénario. Plusieurs dizaines de familles se sont réparti des terres appartenant à la commune. Idem dans la commune de Misserghine où aù moins 150 logements ont été squattés.