Cette grève à durée indéterminée va paralyser tout le secteur de la justice. Un large mouvement de contestation a été observé jeudi dernier par l'ensemble des greffiers des six tribunaux de Constantine en plus de ceux de la wilaya de Mila, en signe de protestation contre les conditions de travail lamentables qui durent depuis plusieurs années. Les grévistes se sont rassemblés en masse devant le Palais de justice pour réclamer l'amélioration de leur statut, l'augmentation des salaires, le droit au respect et à la dignité mais aussi le départ du procureur général, M.Abderrahim Madjid, installé depuis quatre ans à la tête de la cour de Constantine. Il est sévèrement reproché à ce dernier un comportement «arrogant», selon les propres termes des protestataires. «Ce représentant de la loi n'a aucun respect pour nous, ils ne nous a jamais accordé de l'importance et quand on l'approche il articule des termes méchants tels que «dégage!»» affirment les greffiers auxquels se sont joints les employés des corps communs. Les grévistes parlent d'abus de pouvoir et de passe-droits et insistent tous sur le fait qu'ils sont traités comme des esclaves et non comme des employés de la justice ayant droit à un minimum de considération. «On travaille souvent jusqu'à minuit, on n'a pas le droit de tomber malade, ni aux fiches de paie, ni d'éteindre nos téléphones qui est un bien personnel. A cause de la trop forte pression subie, deux employés sont morts et l'une de nos collègues vient d'être amputée d'un bras, après avoir essuyé les pires insultes du procureur. La pauvre malheureuse est tombée, n'ayant pas pu supporter toute cette humiliation, elle est à l'hôpital son état s'est aggravé et elle a fini par perdre un bras, disent encore les contestataires. Il était donc normal pour nous de prendre contact avec le procureur général pour entendre sa version des faits et lui permettre de répondre aux accusions formulées par les grévistes. Après nous avoir fait attendre près d'une demi-heure, il nous a signifié par le biais d'un employé qu'il était occupé et nous avons été invités à quitter les lieux. Des sources judiciaires très crédibles nous ont confié que le procureur a pris contact avec tous les représentants du ministère public des six tribunaux de Constantine dans une tentative d'obtenir les noms des meneurs de la grève, mais sa demande ne sera pas satisfaite. Ces mêmes sources confient également que le tribunal de Ziadia a été carrément fermé, ce qui est grave à leurs yeux. A noter que cette grève est à durée indéterminée, ce qui va paralyser tout le secteur de la justice.