Des protestations et des sit-in ont été observés un peu partout à travers le territoire national par des greffiers et massivement suivis par les fonctionnaires du secteur et des branches mixtes. Dans la capitale, une trentaine de greffiers se sont rassemblés hier devant le tribunal Abane Ramdane, réclamant notamment la hausse des salaires et l'immunité. Les greffiers estiment que la réforme de la justice a «profité uniquement aux magistrats». «Nos salaires varient entre 22 000 et 24 000 DA. Ils sont dérisoires», se plaint un greffier. «Le syndicat des greffiers n'a aucune présence sur le terrain. Nous demandons son départ», a déclaré l'un des greffiers. Des rassemblements similaires devant les tribunaux ont eu lieu un peu partout à travers le pays. «Nous allons tenir chaque jour des sit-in de protestation», a indiqué un autre greffier. A l'est du pays et plus précisément à Batna, de laquelle dépendent sept tribunaux, c'est le même scénario qui a été constaté. Dans le hall du palais de justice de Batna, les grévistes se sont regroupés dès les premières heures de la journée. «On est ici pour demander l'amélioration de nos conditions de vie et le changement du cadre juridique de notre profession épuisée par l'ignorance et l'absence préméditée d'une représentation syndicale humiliante», a déclaré la représentante des greffiers. Selon les grévistes, ils ont plus de responsabilités que de droits. «On a toute la justice sur le dos, on est sous la coupe d'une loi fondamentale digne d'être un code pénal en cas d'erreur ou faute mais on a omis nos droits et privilèges.» Les grévistes demandent la revue de leur grille de salaire, l'amélioration des services sociaux, le droit à la promotion ainsi que «l'application du décret relatif à l'abdication du loyer des logements à caractère social». Les greffiers réclament aussi, dans leur liste de demandes, le changement du cadre gestionnaire des secrétariats des tribunaux par la mise en place d'un organe indépendant qui gère la profession et la préserve comme étant l'un des piliers de la justice ainsi que la création d'une loi qui les protège des retombées des pratiques «irresponsables» de certains responsables. Les fonctionnaires de la justice ont tenu à rappeler au ministre de la Justice que «le ministère est un ministère de la Justice, et non celui des juges». La situation qui a prévalu à Alger et à Batna est similaire à celle vécue à Bordj Bou Arréridj puisque là aussi les greffiers ne sont pas restés en marge. Ces derniers au même titre que leurs collègues à travers tout le territoire national revendiquent quant à eux la dissolution de leur syndicat ainsi que la commission nationale des œuvres sociales, une hausse des salaires de 100% avec effet rétroactif depuis janvier 2008 et l'octroi de la prime de souveraineté et des logements d'astreinte. Les contestataires, qui veulent que le secteur ne fasse plus partie de la Fonction publique, exigent une réhabilitation des fonctionnaires qui ont fait l'objet d'inspection. Ils se plaignent de mauvais traitement lors de ces opérations. L'amélioration des conditions sociales comme les crédits et les soins figurent parmi leurs revendications. Notons que les contestataires ont tenu à assurer le service minimum pour ne pas perturber le fonctionnement de la cour.