La cour de cassation de Paris a rejeté le pourvoi en cassation introduit par les avocats de la famille Mecili. Epilogue: le dossier du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni est clos. Après le non-lieu prononcé en septembre dernier par la cour d'appel de Paris en faveur du diplomate algérien, la cour de cassation de Paris vient de clôturer définitivement ce dossier. Selon le site électronique Algérie Plus, «le pourvoi en cassation introduit par les avocats de madame Mecili a été rejeté par la cour de cassation de Paris», rapporte le site. Un tel verdict vient de confirmer et de conforter l'innocence de M.Hasseni, inculpé le 15 août 2008 de «complicité d'assassinat» dans le cadre du meurtre Ali Mecili. Cette affaire a empoissonné, deux ans durant, les relations algéro-françaises qui sont restées au point mort quand elles ne se sont pas dégradées davantage alors que d'autres affaires sont venues se greffer à ce climat délétère. A Alger, l'innocence de M.Hasseni est un fait «indiscutable». Par le biais du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le gouvernement algérien est allé loin en qualifiant l'arrestation du diplomate algérien de cabale politico-diplomatique. Pour la diplomatie algérienne, il s'agissait «d'une prise d'otage», sans plus. «C'est une petite épine dans les relations franco-algériennes. C'est un problème qui commence à parasiter les relations entre nos deux pays», avait déclaré Djamel Ould Abbès devant la presse en recevant le député socialiste français Jean-Noël Guérini en voyage officiel en Algérie. Selon de nombreux observateurs, Paris a tenté, en déterrant ce dossier, d'utiliser cette affaire comme une autre carte de pression sur Alger, à l'instar de l'affaire de l'assassinat des sept moines de Tibhirine, assassinés par le GIA, en 1996. L'arrestation de M.Hasseni a suscité une vague d'interrogations dans les milieux politico-médiatiques aussi bien en Algérie qu'en France. Dans les coulisses des relations algéro-françaises on s'interrogeait sur les véritables raisons qui ont poussé la justice française à déterrer un dossier vieux de 20 ans. L'affaire remonte au lendemain de l'assassinat de Ali Mecili, le 7 avril 1987 à Paris, lorsqu'on a procédé à l'arrestation du tireur présumé Abdelmalek Amellou, qui a été expulsé en urgence absolue vers l'Algérie par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Charles Pasqua. Lors de l'arrestation de M.Amellou, les enquêteurs français avaient trouvé dans ses affaires un ordre de mission signé d'un capitaine, Rachid Hassani. Visé par un mandat d'arrêt international, M.Hasseni qui, depuis son interpellation, clamait son innocence et rappelait qu'il était victime d'une homonymie, était désigné par un ancien officier des services de renseignements, Mohamed Samraoui, réfugié en Allemagne, comme le commanditaire de l'assassinat de Ali Mecili. Il avait été mis en examen pour complicité d'assassinat et placé sous un contrôle judiciaire qui lui a, un temps, imposé de rester en France. Mais M.Samraoui est en partie revenu sur ses déclarations lors d'une confrontation avec M.Hasseni, organisée le 4 juin 2009 par visioconférence. Les juges chargés de l'enquête avaient finalement placé fin mars M.Hasseni sous le statut de témoin assisté et non plus de mis en examen en raison de l'insuffisance des charges pesant contre lui avant de le blanchir totalement de cette affaire qui aura duré deux longues années.