Beaucoup de travailleurs algériens fuyant la Libye ont été contraints de laisser leurs passeports à leurs employeurs. Sauve qui peut! Les ressortissants algériens abandonnent leurs biens et fuient l'enfer libyen. «Nous avons tout abandonné même nos salaires en raison de la fermeture des banques», a expliqué Mohamed Labdiri, footballeur algérien au club Noujoum Adjdabia (160 km au sud-ouest de Benghazi). Lui et son coéquipier Samir Boulmaâraf ont été obligés de quitter «immédiatement la région (Benghazi) en raison de la situation difficile». Ils étaient, samedi, au poste frontalier d'al-Saloum, à frontière libyo-égyptienne. Les services de l'ambassade d'Algérie au Caire se sont mobilisés pour organiser le rapatriement des Algériens via l'Egypte. «Notre mission consiste à prendre en charge les Algériens pour leur permettre d'entrer sur le territoire égyptien, les acheminer vers Le Caire et faciliter leur retour en Algérie», ont expliqué les représentants de l'ambassade, présents au poste d'al-Saloum. Ces derniers ont précisé que les Algériens continuent d'affluer par intermittence aux frontières. «Nous avons reçu 16 Algériens durant les dernières 48 heures (jusqu'à samedi soir) dont 13 ont regagné l'Algérie vendredi», ont indiqué les membres de l'ambassade. La tâche du rapatriement de nos ressortissants s'avère des plus ardues. Les Algériens expatriés en Libye sont entre le marteau de l'insécurité et l'enclume du manque de transport. «Nous avons rencontré des difficultés à trouver des moyens de transport pour atteindre la frontière égyptienne», a indiqué Hocine Bensalah, étudiant en médecine. Il a levé le voile sur le drame que vit sa famille, établie à Benghazi depuis 20 ans. «Nous avons été contraints d'abandonner tous nos biens», a-t-il regretté. Comme un malheur ne vient jamais seul, bon nombre de travailleurs algériens qui ont fui la Libye en passant par l'Egypte ne sont pas munis de passeports. Ils ont dû les laisser chez leurs employeurs. C'est dans ces conditions qu'ils ont quitté leur travail et leurs biens. Les services de l'ambassade prennent en charge leurs courts séjours en Egypte. Ils les hébergent et leur facilitent les procédures administratives pour le rapatriement en Algérie. Pour le moment, plus de 2300 Algériens ont été rapatriés à bord de sept vols d'Air Algérie, selon une source de l'ambassade. Outre les rapatriés par voie aérienne, 200 autres Algériens ont regagné le pays par la route. Le gouvernement algérien a également dépêché, samedi, un navire, le Tassili II, à Benghazi, pour évacuer d'autres ressortissants. Les autorités algériennes multiplient, ainsi, les efforts pour permettre le rapatriement des Algériens résidant en Libye, dont la communauté se chiffre à environ 8000 personnes. D'autant que la situation sécuritaire se dégrade de plus en plus dans ce pays. Le régime d'El Gueddafi est pris de démence. Dans sa folie furieuse et criminelle, il s'attaque à son peuple et... à l'Algérie. La cible est toute désignée: Sonatrach. «Les travailleurs de Sonatrach présents en Libye ont été victimes d'agressions et de vols de la part de miliciens armés du régime d'El Gueddafi», a expliqé, samedi, Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, au journal électronique Tout sur l'Algérie (TSA). Il a précisé que ces miliciens ont volé des véhicules appartenant à l'entreprise algérienne et des affaires des salariés. Le plus grave est que ces derniers sont toujours retenus sur place, selon le ministre. Les indices sont au rouge. El Gueddafi et ses sbires vent exterminer le peuple libyen et les ressortissants étrangers en Libye. L'essentiel est de maintenir le «guide» au pouvoir. La folie d'El Gueddafi et ses acolytes fait fuir les étrangers de Libye. Leur évacuation massive se poursuit. «Près de 100.000 personnes», des travailleurs égyptiens et tunisiens principalement, ont fui la Libye dans ces deux pays voisins, selon le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). En ces temps de «crise humanitaire», s'installer en Libye s'apparente à un acte suicidaire.