L'Algérie va accueillir durant la première quinzaine du mois de septembre 2003 les Jeux panarabes. A cette occasion, une importante enveloppe budgétaire a été dégagée pour la rénovation de multiples infrastructures sportives, notamment le complexe olympique Mohamed Boudiaf. D'autres infrastructures seront entièrement construites pour la circonstance. Des salles de sports surtout et même un vélodrome. Un vélodrome à Alger? Il y a de quoi se poser des questions sur un tel investissement. Nul ne conteste le fait que l'Algérie avait, dans le temps, produit de bons cyclistes mais qui avaient à peine le statut d'amateurs. Des cyclistes sur route cela s'entend, car les pistards, on n'en voyait pas tellement. Et même s'il y en avait, le vélodrome du stade du 20-Août était largement suffisant. De grâce, arrêtons de mentir aux gens. De grâce, arrêtons de dilapider l'argent de l'Etat, donc du contribuable, pour des opérations de prestige qui n'apportent rien au développement du sport algérien. Depuis quand le cyclisme sur piste existe-t-il chez nous? Comment allons-nous faire pour le développer lorsqu'on sait que les nations qui s'y adonnent ont des années et des années d'avance sur nous? Les insensés concepteurs du projet savent-ils que s'il y a un sport qui nécessite un investissement considérable en argent c'est bien le cyclisme sur piste. Le matériel qui y est employé coûte, en effet, les yeux de la tête et nous continuons à dire qu'on ne pourra jamais rivaliser avec des adversaires sachant que vous n'utiliserez qu'une 2 CV lorsque eux se servent d'une Ferrari. Alors, un vélodrome à Alger, laissez-nous rigoler. Celui du 20-Août suffit à nos maigres besoins et il faudrait simplement le retaper pour les satisfaire. Un vélodrome à Alger, c'est de l'argent jeté par les fenêtres. On fait le pari qu'il ne sera utilisé que durant la période des Jeux panarabes pour être ensuite fermé et oublié. Du reste, quelle idée d'introduire le cyclisme sur piste dans le programme des jeux sachant que les nations arabes n'ont aucune expérience dans ce domaine? Le malheur pour l'Algérie c'est que des gens continuent à réagir comme aux plus belles années du socialisme triomphant et du tape-à-l'oeil. Des tas d'infrastructures sportives sont dans un état de délabrement avancé et l'on veut construire un vélodrome. Les «penseurs» du sport algérien continuent leur jeu de massacre.