Ça bout dans le secteur de la santé! Après les étudiants en pharmacie, voilà que les médecins et les dentistes entrent en lice. C'est aujourd'hui qu'aura lieu à l'hôpital Mustapha-Pacha, le white monday. Ce n'est pas le nom d'une soirée «tendance» pour jeunes. Mais plutôt un rassemblement de futurs praticiens de la santé. Le nom du «white Monday» ou le «lundi blanc» fait référence à la vague de blouses blanches, qui promet de déferler au niveau du plus grand CHU de la capitale. Les délégués qui ont organisé ce rassemblement ont appelé les protestataires à enfiler leurs blouses blanches afin de marquer les esprits. «Ce lundi blanc sera celui de la fin de nos problèmes», affirment des étudiants contactés hier. «On implore le gouvernement de prendre en charge nos doléances», nous dit un résident en chirurgie-dentaire rencontré hier à l'hôpital de Béni Messous. Il affirme, lui, que les autres étudiants «sont déterminées à aller jusqu'au bout». «Les blouses blanches sont prêtes à aller même jusqu'à l'année blanche», ajoute-t-il sur un ton déterminé. Dans le préavis de grève qui démontre un tant soit peu leur détermination, On peut lire que «le mouvement de protestation débutera le dimanche 13 mars 2011 à 9h au niveau de l'hôpital Mustapha-Pacha et s'étalera jusqu'au jeudi 17 mars 2011. Il se répétera à raison d'une semaine renouvelable jusqu'à satisfaction entière des revendications». Ce rassemblement des trois corps médicaux, a été décidé sur la base de revendications communes. L'amélioration des conditions de travail qu'ils estiment «médiocres», est l'une de leurs principales revendications. Ils réclament aussi plus de travaux pratiques, afin, disent-ils d'«être aptes à pratiquer leur métier à la fin de leurs études». En outre, les grévistes appellent aussi à réorienter le système d'évaluation, du quantitatif au qualitatif. Il veulent également que le problème des postes en résidanat, qui se pose chaque année, soit définitivement réglé, et cela en concertation avec un comité qui représentera les étudiants. La révision de leur statut est également un problème récurrent, que ce soit chez les médecins, les dentistes où les pharmaciens. Tous demandent que «leur statut soit revalorisé, adapté à la réalité». Quant aux étudiants en sciences médicales, ils se demandent également de quelle ministère ils dépendent. «L'Enseignement supérieur ou la Santé?», s'interroge un étudiant en pharmacie. «A chaque fois qu'il y a un problème, ils nous font jongler entre ces deux ministères», s'indigne-t-il. Les étudiants en pharmacie ont débuté leur grève depuis plus d'une semaine. Le service civil n'est pas en reste, «alors que nous envisagions de demander que la durée de ce service, soit raccourcie, voilà que des rumeurs circulent faisant état d'une durée de 8 ans!», dit un jeune médecin généraliste. «Imaginez un peu, en plus de nos 7 ans d'études et 4 à 5 ans de résidanat, on se verra obligé de faire 8 ans de service civil! Et cela sans parler des 2 ans du Service national», raconte-t-il. «A la fin de nos études on sera bon pour la retraite», ironise-t-il. «Je me sens concerné par cette grève», affirme-t-il. «Même si j'ai terminé mes études, il y a plus de deux ans. Mais demain, je rejoindrai ce mouvement qui se bat dans l'intérêt de tous les praticiens de la santé», ajoute-t-il. Pour le Dr Benhabil, délégué en chef des résidents en médecine, «ce système n'a rien apporté depuis qu'il a été mis en place». Il propose de le revoir en mettant le paquet avec des moyens qui inciterons les spécialistes à mettre leur savoir au profit des régions reculées. «On a remarqué qu'à la fin de leur service civil, les médecins ne restent pas en poste», tient-il à préciser. Il conclut par le fait que «le mouvement des résidents touchera tous les CHU du pays».