Ces partielles pourraient constituer une issue honorable pour ce parti. Certaines indiscrétions «calculées» font état de négociations entre des responsables du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et les autorités, en vue de conduire ce parti à briser l'isolement dans lequel il s'est stupidement muré. Il s'agit d'une issue inespérée qu'on lui offre, estime-t-on, pour qu'il ne tombe pas sous la barre des 5% dont a parlé le Président Bouteflika. Les élections partielles offrent, en effet, une opportunité aux parrains du RCD pour le replacer sur l'échiquier politique. Car il faut rappeler que les prochaines élections auront lieu dans cinq longues années. D'ici à là beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts, la loi organique relative aux partis politiques ainsi que la loi électorale auront été amendées et le RCD aura été réduit à son état résiduel. Mais lorsque 60 communes de la Kabylie se retrouvent sans maire et que le pouvoir décide d'organiser des partielles et que de ce même pouvoir émanent deux notes différentes au sujet des délais impartis et que le FFS se prépare à étendre ses tentacules sur la région pour mieux se représenter à la chambre haute du Parlement, Said Sadi découvre l'inspiration. Dans cette situation rude et décisive, le RCD ne peut refuser la main tendue. Tous les arguments plaident en sa faveur. Il reviendra avec un nouveau discours et de nouvelles idées afin de convaincre les électeurs de Kabylie. Mais le principal enjeu n'est pas dans les partielles. Il est du côté des ârchs. Depuis plus d'un an, la Kabylie a vécu des moments difficiles en raison des manifestations non-stop qui l'ont ébranlée et mis l'administration dans un état comateux. Le RCD s'est rangé du côté des contestataires pour ensuite leur souffler ses propres mots d'ordre. Mais depuis les élections du 10 octobre, le mouvement citoyen a perdu les ressorts politiques qui justifiaient ses actions. Le RCD s'est singularisé par un discours sans teneur. Son apparition récente à la Maison de la presse en est la preuve. Il est retombé dans les commérages de voisinage et a vidé son propos de sa substance. Les principaux animateurs du mouvement sont poursuivis devant la justice, mais le RCD n'est nullement inquiété. Qu'en sera-t-il lorsque la loi relative aux partis politiques aura placé la barre très haut? Pour le moment, il poursuit ses activités de parti politique légal en reprenant des slogans hostiles au pouvoir dont il faisait partie à la veille des législatives. Le pouvoir vient lui tendre la perche en lui offrant une sortie honorable. La saisira-t-il? La réponse se trouve dans la tête de Saïd Sadi.