Des produits alimentaires provenant du Maroc ont été refoulés du port d'Oran. La direction de l'entreprise portuaire d'Oran a, officiellement, décidé de refouler vers l'Europe quelque 22 conteneurs, de dons et aides humanitaires au bénéfice du peuple sahraoui provenant de France et de plusieurs pays européens. Ces conteneurs contiennent des denrées alimentaires dont l'huile de table. La mesure décidée par les responsables du port d'Oran, a été motivée par le refus catégorique formulé par les représentants du peuple sahraoui de transférer les arrivages vers le Sahara occidental expliquant que les dons étaient constitués de produits marocains. Le pot aux roses a été découvert après un minutieux contrôle effectué par les représentants du peuple sahraoui auprès de la communauté internationale. Ces derniers ont, sur place, expliqué leur geste indiquant que, «acheminer une telle marchandise vers le Sahara occidental va à l'encontre de leurs principes et leurs engagements politiques et patriotiques et la volonté du peuple sahraoui opprimé». Ainsi donc, une grande quantité de denrées alimentaires, en particulier l'huile de table, accostée au port d'Oran en deux arrivages, a été repoussée par les représentants du peuple sahraoui puis pas par les responsables de l'entreprise portuaire d'Oran qui n'ont d'autres choix que d'agir de la sorte, c'est-à-dire le renvoi des 22 conteneurs, vers le pays expéditeur, la France. Toutefois, aucune mesure quant aux paiements des taxes et droits de passage des marchandises via le port d'Oran, et encore moins les taxes d'entreposage des denrées interdites n'ont été appliquées étant donné que ces dernières sont constituées d'aides humanitaires acheminées dans le cadre de la mise en oeuvre du plan onusien à l'aide du peuple sahraoui. De par sa position géostratégique, le port d'Oran, proche des villes du sud-ouest du pays, constitue le centre de transit des dons humanitaires dépêchés par la communauté internationale au bénéfice du peuple sahraoui et ce, sous l'égide de l'Organisation internationale des Nations unies. A la faveur de la supercherie déjouée par les représentants du peuple sahraoui, plusieurs questions sont en droit d'être posées. A quels desseins obéit, donc, cette intrusion des produits marocains expédiés, sous forme d'aides humanitaires, par la France et autres pays européens via le port d'Oran? Quelle est la part de responsabilité de la France et du Maroc dans cette affaire aux relents inavoués et exceptionnels? Comment est-il possible qu'une telle marchandise, fabriquée au Maroc, puisse être expédiée, par un pays connu pour ses positions hostiles à toute forme de domination étrangère et favorables à l'indépendance du Sahara occidental? Nos questions sont restées lettre morte faute d'interlocuteur officiel. Les plus au fait de la chose politique appellent, pour leur part, la diplomatie algérienne à demander des explications auprès de leurs homologues européens et particulièrement ceux de la France. «Avant tout, une enquête minutieuse doit être ouverte aux fins d'élucider les tenants et les aboutissants de cette affaire gravissime et ce, depuis son départ», ajoute-t-on tout en expliquant que «l'intrusion des marchandises marocaines a, contre toute attente, des projets politiques dans le seul but de ternir l'image de l'Algérie».