«On se réunit spontanément autour de la résidence du Colonel pour la protéger des bombardements: c'est notre message à la démocratie des bombes.» Quelle est la véritable situation qui règne actuellement en Libye soumise à un déluge de feu que «crachent» les forces de l'Otan? Peut-on nous contenter uniquement des images travaillées, relookées et prêtes à la consommation diffusées en boucle par les télévisions étrangères? Ou alors, existe-t-il d'autres points de vue, des réalités autres que celles qui nous parviennent des chaînes de télévisions occidentales particulièrement hostiles au colonel El Gueddafi? Sana Ali Al Nadjar, une citoyenne libyenne qui habite à un jet de pierre de la résidence d'El Gueddafi, à Tripoli, apporte une autre vision de la situation dans son pays. Dans un témoignage exclusif à L'Expression elle raconte: «Je suis effarée par ce qu'on raconte comme mensonges sur mon pays, croyez-moi que la vie suit son cours normal dans plusieurs régions de la Libye, y compris à Tripoli», cela malgré les bombardements de l'Otan qui choisit la nuit pour mener ses raids. «Pourquoi ces chaînes qui prétendent être des médias professionnels ne filment-elles pas toutes les vérités sur ce qui se passe réellement sur le terrain?», s'interroge cette Libyenne qui travaille dans le secteur de l'enseignement. Taraudée par ce que colportent les télévisions étrangères sur son pays, Sana Ali se demande: «Pourquoi ces télévisions refusent de diffuser les images horribles de victimes mortes sous les bombes de l'Otan?» Sana Ali dénonce ainsi la partialité de ces médias étrangers donneurs de leçons d'objectivité. «Pourquoi ignore-t-on la cruauté de la rébellion quand elle s'amuse à mutiler des corps de policiers? Comment peut-on prétendre être impartial, professionnel et juste?» s'indigne-t-elle. Ce sont autant de questions qui dérangent cette Libyenne âgée de 30 ans. Pour elle, le choix des Libyens est fait malgré cette guerre militaro-médiatique contre son pays. «La majorité des Libyens soutiennent El Gueddafi et nous sommes prêts à mourir pour lui.» «Vous voulez des preuves?» questionne-t-elle. Elle pousse un long soupir et ajoute: «Vous savez ce qui se passe la nuit à Tripoli? Toute la population se réunit spontanément autour de la résidence du colonel El Gueddafi pour empêcher les forces aériennes de l'Otan de la prendre pour cible, c'est notre message à la démocratie des bombes.» Sur la question des opérations militaires menées par les forces d'El Gueddafi, notre témoin souligne que «certains raisonnements sont franchement absurdes. Quand quelqu'un vient pour vous tuer, vous faites quoi? Vous vous défendez, n'est-ce-pas? C'est exactement ce qui se passe et c'est la logique qui veut ça, il faut se défendre, les forces du colonel interviennent pour nous défendre.» Rejetant dans le fond et dans la forme l'information selon laquelle il y a une crise alimentaire qui sévit en Libye, Sana Ali Al Nadjar affirme avec fierté que les choses essentielles ne manquent pas aux Libyens. «Je vais vous dire mieux, et c'est une réalité, que si on veut la vérifier, on constatera aussitôt l'hypocrisie étrangère. Les cartons qui contiennent logiquement des médicaments, sont pleins de munitions et de missiles qu'on introduit directement vers la région de l'est de la Libye, plus exactement à Benghazi sous prétexte d'aides humanitaires», témoigne-t-elle, ajoutant que les étrangers ont réussi à couper l'est de la Libye de l'Ouest. Ces vérités ne sont pas révélées au monde, car les médias internationaux se contentent de diffuser des images filmées par téléphone, qu'ils peuvent eux-mêmes monter et sans vérification et ce sont des images transmises pour détourner l'opinion internationale, dans l'objectif de satisfaire les tendances des plus forts, lance notre témoin. «La vérité n'est pas forcement ce qu'on voit, mais ce qu'on vit», a-t-elle déclaré.