Les RN 12 et 24 ont été fermées à la circulation donnant lieu à une situation de blocage inédite. L'état de dégradation très avancé du chemin de wilaya n°43, qui constitue la colonne vertébrale du développement de la commune de Toudja, la disponibilité du président de l'APC et le départ du secrétaire général sont les trois principaux points qui ont poussé les habitants de la commune de Toudja à entreprendre hier une vaste manifestation de rue. Les Nationales 12 et 24, qui desservent le chef-lieu de la wilaya à partir, respectivement, de la Vallée de la Soummam et du littoral Ouest, ont été fermées à la circulation routière, donnant lieu à une situation de blocage inédite. Cette manifestation de rue qui s'étalera sur trois jours, n'a de valeur que celle de mettre en exergue l'absence totale de canaux de communication dans cette wilaya, notamment ces derniers mois où l'on a eu à écouter, en réaction aux manifestations de rue, des commentaires du genre «ce n'est pas mon problème». Hier, un autre pas est franchi par la contestation de rue qui tend désormais à s'installer dans la durée. Les habitants de la commune de Toudja en sont les précurseurs et ne comptent lever le blocus que «si les engins sont dépêchés pour lancer la réfection de l'axe routier qui traverse toute la commune», nous indiquait hier le président de la Fédération des associations de la commune. Dans une lettre datant du 5 mars adressée au chef de l'exécutif, le mouvement associatif avait clairement précisé ces priorités dans une plate-forme de revendications qui compte un total de neuf points. L'absence de réponses aux cas urgents «nous a contraints à agir de la sorte», ajoute notre interlocuteur retrouvé au point de blocage de la RN12 à Oued Ghir. «Nous ne bougerons d'ici que si des engagements écrits sont pris par le wali», tonne-t-il comme pour montrer toute la détermination de ses concitoyens à aller jusqu'au bout de leur logique, celle d'aboutir à la satisfaction des revendications axées pour l'essentiel sur des manquements à leur cadre de vie. La Fédération des associations de Toudja, relevant de la daïra d'El Kseur, a, par ailleurs, appelé «l'ensemble de la population de la commune à exprimer son mécontentement en observant une grève générale sur tout le territoire de la commune». Lequel mot d'ordre a été largement suivi. Que ce soit à Oued Ass, point de blocage de la RN 24, ou à Oued Ghir sur la RN 12, la même mobilisation a été constatée. C'est dire tout le consensus réuni autour de ces recours musclés. La montée au créneau des habitants des 57 villages de la cette commune qui s'étale sur 167 km², illustre parfaitement la situation de dégradation qui affecte leur cadre de vie. Avec une assemblée communale qui n'a pas cessé d'alimenter la chronique locale depuis son installation, la situation du développement local a connu beaucoup de retard engendrant des insuffisances qui se sont accumulées pour déboucher sur une colère justifiée certes, mais pénalisante. Les rédacteurs du document, adressé au wali, exigent, par ailleurs, le retrait de la plainte déposée par la Sarl SET (Eau minérale de Toudja) à l'encontre de trois citoyens de la commune. Les habitants de cette municipalité, qui compte de nombreux martyrs de la Révolution de Novembre 1954, estiment n'avoir rien vu venir depuis l'Indépendance: «Notre commune est restée telle que les colons français l'avaient laissée.» Ce qui semble les irriter le plus reste l'absence de réponses aux doléances exprimées dans une plate-forme de revendications débattue le 5 mars 2010, le 6 juin 2010, le 10/8/2010 et le 12/8/2010 au siège de la wilaya avec le chef de cabinet du wali en présence des différentes directions de la wilaya et des élus de la commune.