Si Djamel Ould Abbès est à ce point mal informé par ses proches collaborateurs, les faits sont graves. Les praticiens spécialistes de la santé publique reviennent à la charge. Ils dénoncent via leur syndicat national, le Snpssp, les pratiques peu «orthodoxes», et «non déontologiques» de certaines parties. Il s'agit, notamment du cercle de responsables qui entourent le ministre de la Santé et les hospitalo-universitaires (professeurs et maîtres assistants). Ces derniers «empêchent le règlement de leurs doléances, en particulier la revalorisation de leur statut», dénonce le Snpssp. Ce syndicat va plus loin en ajoutant que ce noyau au sein du ministère de la Santé «a pour but d'interférer dans la résolution de nos revendications. Toutefois, ce lobby ne fait que servir les intérêts des hospitalo-universitaires qui se sentent menacés par nous». C'est du moins ce qu'a affirmé hier le Dr Yousfi, porte-parole du syndicat lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège national du syndicat sis la Résidence bleue, à Hussein Dey (Alger). Pour le conférencier, «la DRH, est la source de tous les problèmes et blocages du secteur de la santé publique». Il ajoute que ce «lobby n'est pas à son coup d'essai, puisque déjà sous l'ère de Amar Tou, il avait tenté de nuire à notre mouvement en envoyant, sans nous aviser, un projet de statut à la Fonction publique». Ainsi, voilà que «la DRH remet cela, en envoyant il y a un mois, un projet de régime indemnitaire, que «nous n'avons jamais eu l'honneur ni de lire ni de signer, à la Fonction publique». La découverte de l'existence de ce projet «clandestin» de régime indemnitaire a été faite par un pur hasard. «On a contacté la semaine dernière un responsable de la Fonction publique pour en savoir plus sur les questions qui nous concernent et la date de dépôt de notre régime indemnitaire. Quelle fut notre surprise lorsqu'on apprend qu'il y en avait déjà un qui avait été déposé il y a plus d'un mois», raconte le Dr. Yousfi. Il précise toutefois, que le ministre de la Santé a été mis au courant des agissements de ces personnes, et que son secrétaire général a demandé que le dossier du régime indemnitaire déposé, soit retiré. Pour lui, la preuve est dans les provocations incessantes du Syndicat national des maîtres assistants en science médicales (Snma sm) et le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (Snpd sm). «Ils ne veulent pas que notre situation soit réglée, ils nous craignent parce qu'on est les seuls à avoir le même niveau qu'eux», estime le Dr Yousfi. Pour le Snpssp, même le fait que le président de l'APN, le Pr Ziari ait refusé de les auditionner est une preuve de l'existence de ces lobbys. Puisque le président de l'APN lui-même est un hospitalo-universitaire. Par ailleurs, Yousfi a rappelé les autres revendications du Snpssp dont le dossier du concours pour la promotion dans la carrière professionnelle institué en 1982 avant d'être annulé ajoutant que ce dossier «dépend toujours de la signature de la Fonction publique alors que 2500 praticiens aspirent à son application». Il a appelé le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès à recevoir une délégation du Snpssp afin de relancer le dossier des revendications des praticiens dont le traitement a «trop tardé», a-t-il dit. M.Yousfi a enfin affirmé la solidarité du Snpssp avec le syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et les médecins résidents qualifiant leurs revendications de «légitimes» Il a aussi été décidé de convoquer pour le 4 mais prochain, le Conseil national du Snpssp, dans une session extraordinaire. Cette dernière qui devrait statuer sur les décisions adéquates à prendre, sera précédée par des assemblées générales au niveau des établissements où il est représenté. Une grève générale serait envisagée. «Tout dépendra des décisions de la base», souligne le Dr. Yousfi. Enfin, le Snpssp, tient à exprimer son soutien total aux médecins résidents, qui sont en grève depuis plus d'un mois.