De retour avec la sélection nationale algérienne de boxe (Senior B) de Belgrade (Serbie) où il a drivé les pugilistes algériens au traditionnel tournoi international «Belgrade Winner», l'entraîneur en chef de la sélection nationale de la discipline, Azzedine Aggoune, a bien voulu répondre aux questions de L'Expression. Il revient donc sur la participation de la sélection A au dernier championnat d'Afrique disputé récemment au Maroc, sans oublier d'évoquer les raisons de la participation de l'Algérie au tournoi international en Serbie. L'Expression: Quel est le bilan de la sélection algérienne «B» lors du tournoi international «Belgrade Winner»? Azzedine Aggoune: Nous ne pouvons parler de bilan et encore moins de résultats pour ce tournoi de Belgrade, pour la simple raison que cette participation de l'Algérie intervient suite au protocole d'accord signé entre le ministère de la Jeunesse et des Sports algérien (MJS) et son homologue serbe, favorisant les échanges sportifs entre les deux pays. Ces échanges se traduisent par l'organisation de stages en commun et la participation aux compétitions organisées par les deux pays. D'ailleurs, nos deux sélections nationales «A» et «B» doivent préparer le tournoi international de Sétif devant se dérouler du 3 au 9 mai prochain. Et pour revenir à la sélection «B» qui vient de participer au tournoi international en Serbie, je précise seulement que celui-ci entre dans le cadre de la préparation à long terme de nos jeunes pugilistes afin d'acquérir de l'expérience. Que retenez-vous du dernier tournoi africain de la Zone 1 qui s'est déroulé du 13 au 15 avril dernier au Maroc où l'Algérie a pu qualifier 7 pugilistes pour le prochain championnat d'Afrique prévu au Cameroun? Il faut d'abord savoir que nous avons effectué une très bonne préparation avant ce tournoi africain de la Zone 1. Ensuite, je me dois également de préciser qu'avant ce tournoi, nous avions déjà trois boxeurs qualifiés d'office, à savoir Abdelhafid Benchebla (81 kg) Chouaïb Bouloudinet (91 kg) et Chadi Abdelkader (60 Kg) car classés dans la WSB Et là, j'estime que nous avons réalisé notre objectif de qualifier 10 boxeurs au prochain championnat d'Afrique des nations devant se dérouler au Cameroun du 3 au 11 juin. Ce tournoi international de la Zone 1 nous a permis de décrocher sept médailles: trois en or, 2 en argent et 2 en bronze. Les médailles d'or ont été remportées par Brahimi Samir (52 kg), Ouadahi Mohamed Amine (56 kg) et Abbadi Ilyas (69 kg) alors que les médailles d'argent ont été l'oeuvre de Hamachi Fahem (49 kg) et Rahmani Kamel (+ 91 kg). Les deux médailles de bronze ont été décrochées par Berrag Sid Ali (64 kg) et Rahou Abdelmalek (75 kg). C'est ainsi qu'au final et à l'issue de ce rendez-vous de Béni Mellal, l'Algérie va être présente au championnat d'Afrique au Cameroun avec dix boxeurs, et ce, dans toutes les catégories de poids. Il est donc normal d'être très satisfait après l'obtention de ces résultats. Quels sont les autres motifs de satisfaction en dehors des médailles et des 10 boxeurs qualifiés au championnat d'Afrique? Il est honnête de remarquer que ce Tournoi de qualification de la Zone 1 a été caractérisé par l'absence de plusieurs pays dont la Syrie, la Mauritanie, le Cap-Vert, le Tchad, Djibouti et l'Egypte et ce, pour diverses raisons aussi bien sportives qu'extra-sportives. Mais cela n'a pas empêché les boxeurs des trois pays Algérie-Tunisie et Maroc d'étaler toute leur classe et technique durant ce Tournoi qualificatif de la Zone 1. Il ne faut pas oublier que ces trois pays ainsi que l'Egypte dominent bien la boxe en Afrique en jouant les premiers rôles. Les rencontres programmées durant ce championnat de la Zone 1 ont été d'un haut niveau, particulièrement les rencontres qui ont opposé nos boxeurs à ceux du Maroc. De plus, pour nous, l'objectif numéro «un» est le prochain championnat du monde prévu en Azerbaïdjan en septembre prochain. Ce qui veut dire que ce Tournoi de qualification de la Zone 1 ainsi que le Championnat d'Afrique prochain au Cameroun constituent des compétions intermédiaires de préparation pour le championnat du monde. Et ce qui est positif dans ce tournoi qualificatif de la Zone 1 est le fait que l'Algérie a confirmé sa suprématie par rapport au Maghreb et en Afrique, cela s'entend. D'autant que cela s'est passé devant ces coriaces Marocains chez eux. Un troisième point positif à relever lors de ce tournoi qualificatif de la Zone 1 en Afrique est le fait que nos boxeurs ont bien su gagner sur les aspects de la résistance. Nos pugilistes avaient le défaut de connaître des relâchements lors des derniers rounds. Nous avons beaucoup travaillé cet aspect et nous avons constaté que nos boxeurs ont terminé leurs combats frais en allant au terme de ces combats. C'est donc un très grand motif de satisfaction à retenir. Il est évident que le côté psychologique de nos boxeurs constitue également un autre motif de satisfaction puisque nous avons remarqué chez eux une concentration totale lors des combats. Quel est l'aspect négatif que vous avez remarqué lors de ce tournoi qualificatif de la Zone 1 en Afrique? L'arbitrage a toujours été la tache noire de la boxe en Afrique. Ce qui fait que cet aspect est très mal vu par les spécialistes de la discipline. C'est donc ce spectre de l'arbitrage qui hante toujours les esprits en Afrique. Quelle solution faut-il donc préconiser, selon vous? Je dirais simplement qu'heureusement que l'AIBA a trouvé une bonne méthode puisqu'elle est devenue très vigilante depuis 2007 où, elle nomme des délégués neutres lors des grandes manifestations pugilistes telles les championnats d'Afrique. Depuis 2007, on assiste donc à la désignation des arbitres et des délégués neutres. Quel est le prochain objectif de la sélection nationale algérienne boxe? C'est très simple: pour nous, l'objectif numéro «1» est le prochain championnat du monde prévu à Bakou en Azerbaïdjan. Pourquoi donc, pas ce championnat d'Afrique au Maroc en juin prochain? Eh bien, pour la simple raison que le championnat du monde, en dehors du fait que c'est la compétition «reine», il y a lieu de noter qu'elle est qualificative aux prochains Jeux olympiques de Londres 2012. C'est donc pour un double objectif que ce championnat du monde est très important pour nous. Il faut savoir donc que lors de ces joutes, les 10 premiers de chaque catégories seront automatiquement qualifiés aux prochains Jeux olympiques de Londres. Le prochain championnat d'Afrique du Cameroun sera donc pour nous un objectif intermédiaire où, il faudrait, tout de même, confirmer la suprématie de la boxe algérienne au plan africain et bien évidement cela servira donc de préparation pratique de nos pugilistes dans la perspective du prochain championnat du monde. Et justement, l'objectif de la sélection nationale de boxe dans ce championnat du monde de septembre prochain à Bakou n'est-il pas de qualifier le maximum de pugilistes aux J O 2012? Oui, d'une part et d'autre part, on voudrait bien monter sur le podium de ce championnat du monde. Il ne faut pas oublier que depuis 1995 et la médaille d'argent de Medjahed au championnat du monde, la boxe algérienne n'a plus posé les pieds sur le podium mondial. Et d'autre part, il ne faut pas oublier également que depuis les J.O. de 2000 et cette médaille de bronze du boxeur Allalou, la sélection algérienne n'a plus arraché aucune médaille aux J.O.