Des membres du Congrès américain réclament la publication de photos du cadavre de Ben Laden. La Maison-Blanche débattait, hier, de l'opportunité de diffuser ou non des photos de la dépouille d'Oussama Ben Laden, entre volonté de montrer au monde que le chef d'Al Qaîda est bien mort et prise en compte des conséquences possibles d'une telle publication. L'équipe de Sécurité nationale du président Barack Obama discute toujours de ce sujet très sensible et n'a pas encore pris de décision, a indiqué, hier, un haut responsable de l'administration, sous couvert de l'anonymat. Des membres du Congrès américain réclament la publication de photos du cadavre de Ben Laden, tué dans la nuit de dimanche à lundi au Pakistan lors d'une opération commando des forces spéciales américaines. Après son identification par l'ADN, le corps a été laissé à la mer d'Arabie depuis un porte-avions américain, à l'issue d'une cérémonie respectant la tradition musulmane, selon des responsables. Les élus souhaitent prouver à l'opinion publique mondiale que la traque de l'homme le plus recherché du monde est bien terminée, alors que des adeptes de la théorie du complot n'ont pas manqué d'affirmer, en particulier sur Internet, que les Etats-Unis avaient monté cette histoire de toutes pièces. Mais la Maison-Blanche évalue aussi les conséquences du choc que de tels clichés pourraient provoquer, comme des protestations, voire des violences dans le monde musulman. Ben Laden a été tué d'une balle dans la tête, selon un autre responsable américain. «Nous allons faire tout notre possible pour faire en sorte que personne ne puisse essayer de nier le fait que nous avons eu Oussama Ben Laden», avait déclaré lundi le principal conseiller du président Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan. «Et donc, la diffusion d'informations, dont des photos, c'est quelque chose qui reste à déterminer», a-t-il ajouté. L'élimination du chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, suscite encore de nombreuses interrogations. En plus de l'absence de témoins pour reconnaître son corps, du manque de photos et de l'empressement des Américains à jeter sa dépouille en mer, les Boursiers s'en mêlent et rajoutent une couche de questionnements. «En principe, l'annonce de la mort de Ben Laden devait créer une euphorie sur les marchés financiers internationaux» a estimé, hier, Noureddine Legheliel, analyste boursier à la banque suédoise Hagströmers och Qviberg. «On s'attendait à ce que le dollar américain s´apprécie fortement sur l´euro, la livre sterling britannique et le yen. On aurait pu voir des hausses sur les marchés boursiers et inversement un effondrement du prix de l´or et celui du pétrole mais rien de tout cela», a affirmé, surpris, M.Leghliel selon lequel cette situation défie toute la rationalité financière. En effet, les marchés financiers internationaux avaient réagi hier dans une indifférence totale á la mort de Oussama Ben Laden, considérant cela comme un non-événement. Une réaction qui a rajouté encore une couche de doute quant à la véracité des informations diffusées par la Maison-Blanche.