On le croyait mort, mais le chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, « réapparaît » au bon moment… Le contexte international, marqué par une nouvelle guerre mondiale made in USA sous le commandement de Barack Obama cette fois, suite à l'attentat manqué contre un avion de ligne reliant Amsterdam et Detroit, a donc poussé le fantôme Ben Laden à pointer du nez. Dire qu'il est toujours vivant quelque part dans les montagnes de Tora Bora ou carrément au Yémen. Le monde entier attendait, depuis le 25 décembre 2009, de connaître l'identité de celui qui a « envoyé en l'air » le jeune Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab pour se faire exploser à l'aéroport de Detroit. C'est désormais chose faite ! Il s'agit d'Oussama Ben Laden. Une surprise ? Pas tout à fait. Le terroriste le plus recherché au monde sur qui les Américains n'arrivent curieusement (?) pas à mettre la main a envoyé hier un message sonore à son canal préféré, Al Jazeera, dans lequel il revendique l'attentat manqué. Et pour que le scénario ne souffre pas l'ombre d'un doute, le message radio attribué à Ben Laden menace les Etats-Unis de nouvelles attaques « s'ils poursuivaient leur soutien à Israël ». Au-delà de l'authentification de ce document, qui reste à vérifier en l'absence d'une image vivante de ce zombie, le message constitue politiquement un bon carburant pour la stratégie guerrière du couple israélo-américain. En effet, ce Ben Laden offre un bon prétexte aux Etats-Unis pour continuer la sale guerre en Afghanistan, le chaos destructif en Irak et peut-être même l'invasion du Yémen. Pour Israël, qui a repris son arrogance en refusant obstinément de se plier aux prières de ce qu'on appelle la communauté internationale de geler la colonisation, le coup de pouce de Ben Laden est aussi du pain béni. Et pour cause, 24 heures avant la réapparition sonore d'Oussama, un ministre du cabinet Netanyahu annonçait une nouvelle guerre contre le Hezbollah ! D'Oussama à Obama… De fait, à chaque fois que les Etats-Unis sont malades de leurs guerres, Ben Laden renaît médiatiquement pour retaper le moral de leurs troupes. Barack Obama, qui a promis de ne pas suivre la « busherie » de son prédécesseur, est invité « cathodiquement » depuis hier à enfiler l'uniforme des marines avec la baraka de Ben Laden. Un bien curieux cadeau d'anniversaire pour le locataire de la Maison-Blanche, qui vient de fêter une année presque tout aussi blanche de pouvoir. Les faucons et autres lobbies sionistes et évangélistes veulent manifestement mettre le pied d'Obama à l'étrier et enfourcher le cheval de la menace terroriste pour (re)commencer la croisade de George Bush. Pour ce faire, il n'y a pas meilleur moyen que de « réveiller » Ben Laden pour rendre hommage au « héros » qui a tenté de faire exploser l'avion effectuant un vol entre Amsterdam et Detroit. Apprécions surtout ce morceau personnel adressé au président américain : « De la part d'Oussama à Obama : si nos messages pouvaient vous être transmis par la parole, nous ne les aurions pas adressés par les avions », affirme le chef d'Al Qaîda dans ce premier enregistrement audio depuis le 25 septembre 2009. Selon lui, le message qu'a voulu transmettre le Nigérian est le même que ceux délivrés par « les héros du 11 septembre » 2001, qui ont attaqué les tours jumelles du World Trade Center à New York et le siège du Pentagone à Washington, faisant près de 3000 morts. « Ce message est que les Etats-Unis ne pourront pas aspirer à la sécurité avant qu'elle ne soit une réalité en Palestine. » Voilà qui ne manquera pas de remettre Obama dans le « droit » chemin au sens américain du terme. Pour les Américains si sensibles – et c'est légitime – à la menace terroriste, ce retour de Ben Laden va les pousser à avaler toutes les couleuvres. Ils seraient mêmes prêts à voir le sympathique Obama transformé en faucon pour contrer cette menace. Mais si l'orchestration est parfaite, la mise en scène sonne trop fort le déjà entendu. Mort ou vivant, Ben Laden est toujours au service de la cause. Les Etats-Unis devraient tout de même revoir leur casting tant les téléspectateurs du monde entier en ont marre de se farcir le même acteur…