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«Internet ne tuera pas la presse écrite»
MICHEL LEROY, CONSULTANT ET FORMATEUR EN JOURNALISME, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 09 - 05 - 2011

Michel Leroy a été co-directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ) en France de 2007 à février 2008. Depuis plusieurs années, il est consultant international et participe à de multiples projets internationaux dans les domaines de la formation au journalisme, de la gouvernance et du développement des médias, notamment pour l'Union européenne et le Conseil de l'Europe.
En 2002, il était délégué aux activités internationales de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille. Aujourd'hui, en plus de ses programmes de formation, il est journaliste indépendant travaillant pour plusieurs titres de la presse écrite. Il vient d'éditer un livre sur l'Université française à l'ère de Nicolas Sarkozy, qui sera dédicacé aujourd'hui, à la librairie Tiers Monde à Alger. Michel Leroy a bien voulu répondre à nos questions en marge d'un cycle de formation sur le journalisme et les droits de l'homme, organisé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) en collaboration avec la Fondation Friedrich Ebert.
L'Expression: Devant la montée en puissance de la presse électronique, certains analystes estiment que la presse écrite est en danger et que son avenir est incertain. Etes-vous de cet avis?
Michel Leroy: L'avenir, par principe, est incertain. De toute façon, je crois que le problème des médias dépasse la question de la presse écrite, c'est-à-dire qu'on est aujourd'hui sur une convergence des différents médias traditionnels que ce soit des supports écrits, des supports sonores, des supports vidéos, des nouveaux contenus qui s'inventent quotidiennement. Donc, cette question de la convergence de médias traditionnels autour des nouvelles technologies dépasse le simple cadre de la presse écrite. C'est une question qui est en train d'interroger l'ensemble des médias.
Faut-il donc repenser peut-être la presse écrite? La presse de proximité peut-elle être la solution puisqu'il s'agit de la vie ou de la mort de cette presse écrite?
Tout peut être une solution a priori que les réponses apportées par la presse de proximité sont une réponse, les sites participatifs notamment mis en place par certains titres de la presse écrite sont une autre réponse. Il n'y a pas une seule réponse disons. Pour le moment, il y a différents modèles qui se cherchent, qui n'ont pas tous une réalité économique jusqu'à présent, on est vraiment face à un nouveau modèle qui est en train de se construire en fait et dont on n'a pas toutes les réponses a priori. Donc il y a tâtonnements, il y a des tentatives, il y a des expérimentations et c'est pour ça qu'il ne faut pas être pessimiste, il faut être absolument optimiste.
C'est une période de floraison, une période d'inventivité extrême pour la presse. Elle est en train de remodeler complètement ses fonctionnements, elle est en train d'interroger complètement ses pratiques. C'est une évolution qui est valable partout dans le monde. C'est une évolution qui chambarde complètement les hiérarchies. Des titres de petits villages isolés se retrouvent à travers Internet propulsés dans le cyber-espace et avec une audience décuplée par rapport à leur audience traditionnelle. Donc, Internet n'est pas juste une menace de mort. Internet c'est aussi une opportunité fabuleuse de trouver de nouveaux lecteurs, d'interagir avec ses nouveaux lecteurs potentiels. Ce sont des choses qui créent du dialogue, qui créent de l'interrogation et donc c'est forcément positif.
Pourtant, le nombre de lecteurs de la presse écrite se réduit de jour en jour...
Ça se réduit globalement de jour en jour parce que les journaux ne sont pas allés à la même allure pour mettre en place les réponses que ce nouveau système appelle. Parce qu'il y a un certain nombre de journaux qui ont un lectorat qui vieillit et qui ont tardivement pensé le renouvellement de leur lectorat.
Donc, voilà, il y a un certain nombre de réponses objectives qui permettent d'expliquer cette baisse d'audience de la presse écrite. Mais globalement, si on additionne l'audience sur Internet plus l'audience sur le support papier, le média écrit qu'on disait mort et enterré il y a quelques années, en fait, on s'aperçoit qu'il est extrêmement vivace.
Revenons à l'objet de votre présence ici en Algérie. Certains journalistes confondent leur rôle professionnel avec la militance des droits de l'homme. Comment concrètement séparer les deux rôles?
Ces deux rôles sont complètement différents. Il y a un rôle de militant qui a sa stratégie, ses combats, sa perspective et sa grille de lecture de la réalité et puis il y a un travail de journalisme qui est un travail d'information des personnes, des lecteurs et des citoyens. Et donc, chacun a un rôle social différent et une responsabilité sociale différente.
C'est ça qui est effectivement important de souligner. C'est-à-dire que chacun a aussi ses techniques, ses règles et c'est de plus en plus dans un dialogue entre ces différentes composantes, dans le dialogue entre le journaliste et la société civile, entre le journaliste et les autorités et les forces vives de la nation que va se mettre en place justement un processus d'information le plus ouvert possible.
Certains journalistes, notamment dans les pays peu ou pas du tout démocratisés, confondent les deux rôles. Ce qui ouvre la porte grande à la manipulation. Peut-on éviter cette manipulation quand on est journaliste qui traite des sujets relatifs aux droits de l'homme?
J'allais dire que c'est le principe même du journaliste d'être soumis à des manipulations, des tentatives de manipulation. La réponse qu'on apporte est dans ce genre de formation, c'est d'essayer d'inculquer un certains nombre de règles professionnelles qui permettent de vérifier l'information, d'accéder à des sources multiples, de recouper les données, de mener un travail d'enquête et d'investigation.
Ce sont toutes des règles qui s'apprennent, qui se transmettent et qui permettent de se prémunir justement contre les risques et les dangers des manipulations d'où qu'ils viennent, d'ailleurs, parce que ce sont des manipulations qui viennent de tous azimuts.


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