L'opposition yéménite a averti hier qu'elle appuierait le «choix du peuple» qui refuse le plan de sortie de crise des monarchies du Golfe si le président contesté Ali Abdallah Saleh n'acceptait pas de signer ce plan dans les deux prochains jours. Dans un communiqué, le Forum commun, une coalition de l'opposition parlementaire, a dit «renouveler son attachement» au plan des pays du Golfe, qui prévoit le départ du président Saleh. Mais il affirme qu'il va «observer dans les deux prochains jours le sérieux de l'autre partie», en allusion au chef de l'Etat, qui dit accepter ce plan, mais refuse de le signer. «Tout autre report ou tergiversation de la part du régime (...) va le placer face au choix du peuple, que nous cautionnerons», ajoute l'opposition. Les protestataires, qui campent depuis le 21 février à Sanaa pour réclamer le départ de M.Saleh et des poursuites judicaires à son encontre, rejettent le plan des monarchies du Golfe qui accorde l'immunité au président et à ses proches. M.Saleh exige un arrêt des sit-in et des manifestations pour signer ce plan en sa qualité de président du Congrès populaire général (CPG, au pouvoir) et non de président de la République comme le prévoit le document. Pour débloquer la situation, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif al-Zayani, aurait proposé que le plan soit signé à Sanaa par 15 représentants du CPG et autant du Forum commun, et non plus lors d'une cérémonie formelle à Riyadh, selon les deux groupes. Dans son communiqué, l'opposition a affirmé «s'en tenir aux assurances des frères du CCG qu'ils n'accepteront aucune modification dans le texte de l'accord», remis aux deux protagonistes le 21 avril. M.Zayani a assuré samedi à Abou Dhabi que le document restait «inchangé». Le plan du CCG prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission, un mois plus tard, de M.Saleh en échange de son immunité, puis une élection présidentielle 60 jours plus tard. L'opposition a, en outre, demandé hier aux monarchies du CCG de «cesser d'accueillir officiellement des responsables de ce régime». Or le même jour, une délégation yéménite, conduite par le Premier ministre Ali Mohamed Moujawar, a entamé une tournée dans tous les pays du CCG, à l'exception du Qatar, selon l'agence officielle Saba. M.Saleh est en mauvais termes avec le Qatar qu'il avait accusé fin avril de complot contre son pays.