Des peines allant de deux à six années de prison ont été requises par l'avocat général prè le tribunal de première instance d'Oran contre une douzaine d'employés d'Algérie Télécom de l'agence Abane-Ramdane, ex-boulevard des Chasseurs. Ces derniers ont été accusés de détournement de fonds de la Recette de recouvrement des factures téléphoniques de ladite unité. Le verdict, qui sera rendu vers la fin du mois en cours, est mis en délibéré. Le procès, qui a été ouvert en fin de semaine dernière, a nécessité toute une journée de débats tandis que le réquisitoire a été donné tard dans la nuit. Les débats étaient passionnants et parfois révélateurs. Les avocats de la défense ont, quant à eux, demandé la relaxe de leurs mandants. Dans cette affaire, Algérie Télécom, qui s'est constituée partie civile, réclamait ses droits constitués essentiellement en dommages et intérêts compte tenu du préjudice financier causé à l'entité locale. L'affaire remonte au 19 décembre 2009. La direction de l'unité opérationnelle d'Oran d'Algérie Télécom a reçu une correspondance spéciale émanant du directeur de l'agence commerciale Abane-Ramdane. Celle-ci faisait état d'un manque à gagner de 556.589 DA dans la comptabilité de la journée du 9 août 2005, c'est-à-dire cinq années auparavant. L'écart a été mis en évidence par la différence entre la pièce comptable dite dans le jargon interne «A-37» et la quittance de payement émise par la Recette principale. Anguille sous roche, la pièce chère, A-37, censée atterrir dans la recette principale a disparu sans laisser de traces. Une enquête a été déclenchée. Celle-ci a abouti à la découverte d'une autre anomalie révélatrice du mal subi par Algérie Télécom d'Oran. La pièce comptable de la journée du 10 août 2005, contenant un magot de 667.151 DA, a, également disparu. Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que des ratures et des corrections au stylo ont été même effectuées sur d'autres pièces comptables. Les responsables locaux d'Algérie Télécom se sont ainsi rendus de l'évidence qu'il y a eu une dilapidation des deniers publics. Une plainte officielle, basée sur le détournement des fonds et falsifications des documents administratifs, a été déposée auprès des brigades financières relevant de la sûreté de la wilaya d'Oran. Aux premiers rounds de l'enquête, plus de 100 employés entre agents de comptabilité et de saisie ont défilé dans les locaux de la brigade des finances avant de passer devant le juge d'instruction de la 9e chambre du tribunal d'Oran. Au départ, un non-lieu a été prononcé contre toutes les personnes citées. L'affaire a été relancée. Le juge d'instruction de la 6e chambre prend le relais, accompagné d'un un expert-comptable qui a été désigné à cet effet. Dans ses investigations, le commissaire aux comptes passe au peigne fin toute la comptabilité de l'exercice 2005. A l'issue de son enquête, l'expert fera plusieurs conclusions tout en arrêtant le préjudice causé à Algérie Télécom à un montant dépassant 5 milliards de centimes.