Ils revendiquent, notamment, l'adoption de la loi criminalisant le colonialisme ainsi que des excuses officielles de la France. Veuves, filles et fils de chouhada n'ont pas pu marcher, hier, sur Alger. L'impres-sionnant dispositif sécuritaire mis en place a réussi à bloquer les marcheurs au niveau de Bir Mourad Raïs. Des dizaines de policiers anti-émeute ont été déjà mobilisés, tôt dans la matinée, pour empêcher la marche des participants qui avaient été nombreux à répondre à l'appel de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec). Selon Khaled Bounedjma, président de l'Onec, les enfants de chouhada ont décidé de marcher jusqu'à la Présidence pour remettre une plate-forme de revendications au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. «Nous voulons attirer l'attention du Moudjahed Abdelaziz Bouteflika sur la situation de précarité que vivent les enfants et les veuves de chouhada qui étaient ses compagnons d'armes». Parmi les revendications, l'Onec demande l'application de la loi sur le chahid. Selon le même interlocuteur, les enfants de chouhada se voient aujourd'hui dépourvus de leurs droits et privilèges. «Nous ne sommes plus respectés. Nous sommes traités comme des citoyens ordinaires dans les administrations. On ne travaille pas. On n'a pas de logement. On ne respecte pas la loi sur le chahid tout court», a déclaré un coordinateur de cette organisation de la wilaya de Béjaïa. Pour ce dernier, il est inconcevable que les enfants de chouhada ne bénéficient pas de leur quota de logements. Toujours sur le plan social, ledit représentant dénonce la nouvelle mesure appliquée par l'administration relative à la pension. «Trouvez-vous normal de priver aujourd'hui, les enfants et les veuves de chouhada, qui ont des revenus, de leurs pensions? C'est injuste», a t-il dit. Sur le plan politique, les protestataires dénoncent «l'enterrement par le Parlement» de la proposition de loi criminalisant le colonialisme. «Il est temps que la France s'excuse officiellement auprès des Algériens pour les crimes commis lors de la colonisation de notre pays. Je trouve indigne que les politiciens et le Parlement, notamment restent les bras croisés sur une question tant revendiquée par le peuple algérien», a lancé un coordinateur de M'sila. Interrogé sur les prochaines étapes que compte entreprendre la coordination, M.Bounedjma a indiqué que «tout dépendra de la réponse des autorités. Nous ne cherchons qu'à remettre nos doléances au chef de l'Etat, mais dans le cas contraire, nous maintiendrons notre mouvement de protestation», a promis M.Bounedjma.