La marche des enfants de chouhada a été empêchée, hier, par la police, dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est tôt le matin qu'un dispositif des services de sécurité a été déployé au niveau de l'ex-marché de gros, point de départ de la manifestation qui se voulait grandiose. Des dizaines de camions des forces antiémeute ont été mobilisés aux alentours, y compris au sein du lycée Abane-Ramdane. Des bus chargés de manifestants avaient du mal à rallier Tizi Ouzou ; ils ont été bloqués à Azazga, Oued Aïssi et Draâ Ben Khedda. Dans la ville des Cigognes, des chars de la police ont encerclé carrément les arrêts et les stations de bus. Idem à Tadmaït. Le responsable de la section de la FFC de Tadmaït a été convoqué par la police qui a voulu récupérer la liste des fils de chouhada qui allaient prendre part à la marche d'hier. Les adhérents de la FFC de la wilaya de Boumerdès ont voulu rallier la ville des Genêts, mais ont été arrêtés par la police à Bordj Menaïel pour la plupart. Hier, au niveau de l'ancien marché de gros, la tension était à son paroxysme. Les enfants de chouhada ont tenté de démarrer leur marche. Mais peine perdue.Les policiers qui étaient en grand nombre les en ont dissuadés. Des fils de chouhada venus de Chlef, Alger et Blida ont pu rallier Tizi en franchissant les mailles des services de sécurité. Arrivés sur place, ils ont trouvé la marche empêchée par la police. Présent sur place, le président de la Fédération des fils de chouhada (FFC) n'a pas mâché ses mots pour dénoncer l'interdiction faite par les autorités à la marche des enfants de chouhada. “Nous dénonçons l'empêchement de notre action par le pouvoir qui a mobilisé plus de 7 000 policiers qui ont voulu intimider les enfants de chouhada au niveau des communes”, tempête Mustapha Oudiaï, avant d'ajouter : “Nous avons préféré éviter l'affrontement avec les forces de l'ordre. Le pouvoir, au lieu de lâcher ses policiers sur les fils de chouhada, ferait mieux de répondre aux revendications de ceux dont leurs parents sont morts en martyrs pour ce pays.” M. Oudiaï n'exclut pas une autre action musclée à l'avenir. “Nous allons réunir, mardi prochain, le conseil national de la FFC pour décider d'une autre action d'envergure. D'ores et déjà, nous allons mettre le cap sur le 1er novembre prochain”, a déclaré le responsable de l'organisation des fils de chouhada, qui pourrait entériner, à l'occasion du conseil national, le principe d'une marche de Tizi Ouzou vers Alger. Hier, pendant que les marcheurs ont été empêchés à Tizi Ouzou, plusieurs fils de chouhada de l'est et de l'ouest du pays, ainsi que de Blida et de Chlef, se sont rassemblés à la rue Hassiba Ben-Bouali à Alger. La manifestation avait pour mots d'ordre, outre les revendications sociales relatives à la pension et autres logements, l'application de la plateforme du congrès de la Soummam mise sous le boisseau depuis le coup d'Etat contre le GPRA. La FFC, qui revendique quelque 8 000 adhérents, avait tenté une action similaire le 19 mars 2007. Les marcheurs avaient été arrêtés à Bab-Ezzouar. 11 responsables de la FFC avaient été déférés devant la justice les condamnant à 3 mois de prison avec sursis, rappelle-t-on.