«La France a le devoir de présenter des excuses au peuple algérien car l'armée française a commis des crimes contre l'humanité.» Dans un communiqué parvenu, hier à notre rédaction, le FLN a réitéré son attachement à la repentance de la France coloniale par rapport aux crimes commis contre le peuple algérien. Le communiqué du parti de Belkhadem se veut une manière de criminaliser le colonialisme en ce sens qu'il a qualifié les crimes commis par la France coloniale de «génocide» contre le peuple algérien. «La France a le devoir de présenter des excuses au peuple algérien car l'armée française a commis des crimes contre l'humanité», lit-on dans le document. Ce communiqué a été rendu public le jour de la célébration du 48e anniversaire de l'Indépendance. Il coïncide également avec un moment particulier dans la qualité des relations entre Alger et Paris. Un contexte marqué par une relative tension diplomatique et politique. En effet, les relations entre les deux pays sont tendues depuis plusieurs mois pour plusieurs motifs. Il s'agit, notamment de dossiers en suspens comme celui de «l'affaire» des moines de Tibhirine, celle du diplomate algérien Hasseni, l'inscription de l'Algérie sur la liste noire des pays à risque ainsi que celui de la mémoire. Parallèlement à ce communiqué du FLN, le rassemblement auquel ont appelé pas moins de huit associations nationales pour exiger de l'APN qu'elle programme dans son agenda le projet de loi criminalisant le colonialisme, a connu un véritable flop. Les huit associations n'ont pas réussi à drainer beaucoup de sympathisants. Ce rassemblement devait se tenir devant le siège de l'APN à Alger. Il faut préciser, également que même les députés qui sont au nombre de 125 ayant signé le projet de loi criminalisant le colonialisme, n'ont pas répondu à l'appel lancé par ces associations à caractère «historique». Les organisateurs du rassemblement se sont retrouvés à cinq devant des dizaines de policiers. Ainsi, un dispositif sécuritaire impressionnant a été dépêché sur place pour empêcher la tenue du rassemblement. L'échec de la tenue de cette manifestation indique explicitement le déficit de crédibilité des associations organisatrices de cette action puisqu'elles n'arrivent même pas à rassembler leurs propres adhérents. Cette action à laquelle ont appelé ces associations avait pour objectif de réitérer leur soutien au projet de loi du FLN portant criminalisation du colonialisme français et faire par là même, pression sur le Parlement afin de lever certaines contraintes politico-administratives pour la mise en oeuvre de ce projet de loi.