Des enfants de chouhada ont tenu hier matin un rassemblement devant le stade communal Mohamed Iguer de Bir Mourad Raïs (Alger). Ce sit-in de protestation a été décidé suite à la déclaration faite le 10 mai par le ministère des Moudjahidine. Selon ce communiqué, le fils de chahid en activité est invité à choisir entre la retraite ou la pension comme le stipulent la loi 04-25 et le décret n°7-99. Ceci a provoqué la colère des concernés. Hier matin, ils avaient l'intention de marcher jusqu'à la Présidence, mais les forces anti-émeutes les en ont empêchés. Les protestataires, venus de 42 wilayas, réclament, entre autres, l'augmentation du montant de la pension. «Nous demandons la dignité, la condamnation du colonialisme et l'augmentation de l'héritage de fils de chahid», a déclaré à l'occasion Khaled Bounedjma, président de la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec) qui a appelé à la marche. «Nous n'avons eu que des promesses et jusqu'à aujourd'hui rien n'a été réalisé. Nous n'avons ni prime ni pension. Nos droits sont bafoués dans tous les domaines», a-t-il ajouté. Des manifestants ont indiqué être «ignorés par l'Etat. La loi appliquée pour avoir la pension de fils de chahid est injuste. L'Etat doit donner à chacun de nous une pension individuelle, non partagée entre les fils du même chahid». Et d'ajouter : «Les moudjahidine et leurs fils ont une bonne prime en plus des avantages. Les enfants de chouhada n'ont même pas où dormir.» Le montant de la pension de fils de chahid est de 5000 DA mensuel (pour un parent chahid) et de 24 000 DA quand les deux parents sont chouhada. Cette somme est divisée entre les membres de la famille du chahid même s'ils sont nombreux. «Nous sommes six enfants de chahid. Nous recevons 5000 DA par mois. Nous la partageons entre nous», explique une fille de chahid. De plus, les fils de chouhada qui sont au chômage veulent que l'Etat leur octroie une prime avec une participation dans la commission de distribution de logements. «La plupart d'entre nous sont mariés et nous avons des enfants qui n'ont pas de travail. Des filles de chouhada habitent avec leurs enfants dans des bidonvilles», affirme-t-on. Ils dénoncent la politique de deux poids deux mesures. «Les enfants des moudjahidine ont des droits et des avantages dans tous les domaines. Ils occupent de bons postes dans les administrations, ils ont des primes, ils voyagent, ils ont des logements… et nous, nos parents ont sacrifié leur vie pour que leurs enfants souffrent», s'emporte une dame. Les participants à la marche empêchée d'hier promettent de continuer leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.