Ces actions seront soutenues par une grève générale ainsi que par une action simultanée de la communauté émigrée. Une marche de la place du 1er-Mai vers le siège de la représentation de l'ONU à Hydra, suivie d'un rassemblement devant l'instance onusienne, le 10 décembre prochain, ont été les deux actions adoptées, pour exiger la libération des détenus, lors du 17e conclave de l'interwilayas des ârchs qui s'est tenu jeudi dernier à Tizi Rached. Ces actions, qui seront soutenues par une grève générale ainsi que par une action simultanée de la communauté émigrée, se veut surtout «le premier pas du redéploiement stratégique du mouvement citoyen dans la capitale et la réappropriation de l'espace public algérois». On sait qu'Alger est interdite par le ministère de l'Intérieur à toutes les manifestations politiques qui sortent des sentiers battus. A ce titre, beaucoup de réserves ont été émises quant à la faisabilité de ces actions, car tout le monde garde en tête les échecs précédents lorsque les manifestants ont été bloqués à Naciria. Pour le choix de la date du 10 décembre, il faut savoir que c'est là tout un symbole, puisque cette date chevauche les deux journées symboliques que sont la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme ainsi que la célébration des manifestations du 11 décembre 1960. Avant de parvenir à un consensus sur la nature de l'action qui sera entreprise en faveur des détenus, chacune des cinq délégations, qui a pris part aux travaux (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Alger) est venue avec sa petite idée. Alors qu'Alger, Béjaïa et Boumerdès avaient opté pour une marche populaire sur la capitale, Bouira proposait le blocage de la RN 5 ainsi que de la voie ferrée Est-Ouest. Le rassemblement devant le siège de la représentation onusienne était la proposition de la Cadc de Tizi Ouzou dont le forcing s'est avéré payant, une nouvelle fois, puisque toutes les autres coordinations ont suivi sans trouver à redire. Outre ce point phare du 17e conclave, trois autres points ont été inscrits à l'ordre du jour. Il s'agit de l'évaluation de l'action du rejet des élections, des perspectives du mouvement ainsi que des divers, notamment l'«affaire» de la Sonelgaz, la réponse à Ben Bella et les dysfonctionnements organiques. Concernant le premier point, les délégués, qui se sont relayés à la tribune, ont ressassé des faits et des chiffres connus de tous tout en apportant un peu plus de lumière sur le harcèlement judiciaire des personnes proches du mouvement citoyen. Cela dit, nous avons appris que quarante mandats d'arrêt ont été lancés contre les animateurs des ârchs à Bouira, cinq personnes ont été destinataires de convocations au commissariat à Aïn Benian et que vingt détenus croupissent actuellement à la maison d'arrêt de Béjaïa. Pour ce qui est des perspectives du mouvement citoyen, la tenue d'une conférence nationale a été retenue par les conclavistes et ce, afin «de redonner un nouveau souffle aux ârchs et surtout pour élargir la dissidence citoyenne». Par ailleurs, les rumeurs faisant état d'un éventuel dialogue entre les délégués et des représentants du gouvernement ont été évacuées jeudi dernier à Tizi Rached, et les animateurs partisans du dialogue ont été mis en garde. D'ailleurs, un délégué influent de la Cadc a été très explicite en nous déclarant que «les récentes sorties médiatiques de Ali Gherbi n'engagent que sa personne et n'impliquent pas le mouvement. Pour (nous), la chose est claire, pas de dialogue avant la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur». Il convient de signaler que dans le cas où l'action du 10 décembre échoue, les ârchs ont préparé une autre action de réserve qui consiste en le blocage des principaux axes routiers pendant trois jours ainsi que le boycott des institutions judiciaires pour la même période et ce, à partir du samedi 14 décembre.