Les constructeurs nippons, Toyota et Honda, ont annoncé avoir produit deux fois moins de véhicules dans le monde en avril, qu'il y a un an, à cause d'une pénurie de pièces détachées provoquée par le séisme du 11 mars au Japon. Toyota, ex-premier constructeur automobile mondial relégué à la troisième place par General Motors et Volkswagen au premier trimestre, a sorti de ses chaînes moins de 350.000 unités, soit 48,1% de moins qu'en avril 2010, en comptant ses filiales Daihatsu et Hino. Son concurrent Honda n'a assemblé qu'à peine 138.000 véhicules, 52,9% de moins que l'an dernier à la même période. Le troisième grand constructeur nippon, Nissan, a souffert aussi, mais dans une moindre mesure, sa production n'étant réduite que de 22,4%, à un peu moins de 250.000 unités. Ces groupes subissent une pénurie de pièces détachées depuis qu'un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant ont endommagé de nombreuses usines de leurs fournisseurs dans le Nord-Est de l'archipel, notamment des fabricants de composants électroniques. L'impact a été particulièrement dévastateur au Japon, où la production de voitures a plongé entre 50 et 80%, selon les constructeurs. A l'étranger, les cadences des constructeurs nippons ont également ralenti, leurs sites d'assemblage dépendant aussi de fournisseurs japonais, bien que de façon moins drastique. Le retour à la normale ne devrait être que progressif. Le P-DG de Toyota, Akio Toyoda, mise en juin sur une production équivalente à 70% de celle d'avant le désastre, mais ne compte pas atteindre les 100% avant novembre ou décembre. Du côté de Nissan, le P-DG, Carlos Ghosn, a affirmé que le constructeur recommencerait «à produire pleinement et sans restriction partout dans le monde d'ici au mois d'octobre». Au-delà de l'automobile, la production industrielle a été très affectée au Japon par la catastrophe du 11 mars qui, suivie d'un accident nucléaire majeur à Fukushima, a entraîné de surcroît une baisse de la consommation de ménages, inquiets pour l'avenir. La troisième puissance économique mondiale a rechuté dans la récession au premier trimestre.