Sur les 2000 enfants abandonnés, 800 ont été repris par leur mère biologique. «On ne fuit pas l'adulte pour se cacher derrière l'enfant», a clamé Amel, psychologue, venu prendre part à la célébration de la Journée mondiale de l'enfance au Centre national de la formation professionnelle spécialisée (Cnfps) de Birkhadem, à Alger. Venu célébrer cet événement au milieu d'enfants, le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, a mis l'accent sur l'importance de la prise en charge réelle des enfants. «Sachez que toutes les erreurs commises par les adultes sont payées par les enfants», a-t-il averti. Accompagné du ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, et le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, le ministre de la Solidarité a voulu faire de cette Journée internationale un moment privilégié pour se rendre compte des nombreuses injustices perpétrées contre les enfants dans le pays. Il a tenté de minimiser la souffrance qu'ils subissent en avançant avec des chiffres «rassurants». «Le travail qui se fait pour l'enfance est très important, mais pas suffisant: il reste beaucoup à faire pour faire des droits des enfants une réalité», a soutenu la jeune psychologue. En effet, les droits ne sont réels que dans la mesure où ils sont mis en pratique, pour les enfants comme pour tous. «Promouvoir les droits des enfants, c'est tout d'abord créer les conditions sociales, économiques et culturelles afin que tous puissent y accéder. C'est à ce prix-là que les droits de l'enfant seront véritablement respectés», a-t-elle conclu. Se voulant plus rassurant, le ministre de la Solidarité a exhibé ses chiffres à la face des présents pour dire qu'en Algérie «l'enfance va bien». Selon lui, les enfants abandonnés ne sont pas nombreux. «Sur les 2000 placés dans nos centres, 800 ont été repris par leur mère biologique», a indiqué Saïd Barkat. «Dans notre pays, depuis la naissance de l'enfant jusqu'à sa sortie de l'université, il est bien pris en charge par l'Etat. Nous n'avons pas attendu jusqu'à ce qu'on nous dicte ce qui est bon pour nos enfants», a-t-il soutenu. En données chiffrées, le ministre a brossé un tableau lumineux de l'enfance en Algérie. En somme, pour Mme Maâmria Zoubida, inspectrice au ministère de la Culture, il n'est pas question d'emprunter trente-six chemins. «Quand un enfant souffre, c'est une plaie sur la conscience de l'adulte», a-t-elle tranché.