Aujourd´hui est donné symboliquement le coup d´envoi de la saison estivale 2007. Un coup d´envoi donc, dès le premier jour de l´été. Au-delà de cette géniale coïncidence, c´est plutôt l´occasion de se mettre au chevet de notre tourisme. Alors que notre pays recèle les plus grandes richesses touristiques de toute la région du Nord de l´Afrique et qu´il peut, potentiellement, offrir l´ensemble de la gamme de produits touristiques existants sur le marché international, aujourd´hui pourtant quand les autorités déclarent ouverte la saison estivale, il ne s´agit malheureusement que du balnéaire. Et quel balnéaire? Ou plutôt dans quel état le livre-t-on? Dans quel état livre-t-on les 1200 km de plages? Il serait intéressant d´instituer des étoiles pour classifier les parcelles de notre littoral. Tout comme il serait encore plus intéressant de savoir combien d´étoiles décrocherait notre meilleure plage. L´année dernière, un million d´Algériens ont préféré pousser jusqu´au kilomètre 1201 vers l´Est avant de planter leur parasol. C´est-à-dire jusqu´aux plages tunisiennes. L´indigence dans laquelle se trouve notre tourisme ne sera pas surmontée par des mesures législatives, financières ou tout autre moyen matériel. La qualité de notre tourisme passe par la culture. Le tourisme algérien reste à faire. Parmi toutes les exigences pour y arriver, il y a le temps. Il en faut beaucoup. Faut-il, dès lors, rester les bras croisés et attendre patiemment? Non! bien sûr. Des trois types de tourisme -balnéaire, saharien et de montagne- on peut laisser en jachère le premier et investir sur les deux restants à forte valeur ajoutée. Comment? Pourquoi? L´équation est simple. Des trois types de tourisme, la demande nationale n´existe que sur le balnéaire où la pression est à son comble durant la saison. Tandis que pour le tourisme saharien et le tourisme de montagne, la demande nationale est quasiment nulle. Elle le sera encore très longtemps pour des raisons historiques évidentes. Si des efforts sont palpables sur le saharien, rien de sérieux n´est envisagé pour le tourisme de montagne. Certes, le terrorisme ne facilite pas les choses, mais d´une part, il perd chaque jour de sa nuisance et, d´autre part, c´est aussi une façon de combattre l´insécurité que de donner vie et animation aux sites paradisiaques sur les flancs du Djurdjura. Pourquoi ne pas commencer par doter Tikjda et Talaguilef des mêmes équipements de dernière génération installés à Chamonix ou au Mont D´or? Cela créerait des emplois directs et indirects et aboutirait très vite à des recettes en devises. Laissons les plages à la cohue et occupons-nous des plaisirs de la montagne qu´on peut vendre à l´international. Mer, neige, sable, quel beau patrimoine. Quel beau gâchis aussi!