Le développement et la prospérité ne sauraient être atteints en l´absence de la justice et de la paix sociales, a affirmé le président de l´APN. Abdelaziz Ziari a ajouté que le progrès et le développement économique ne sauraient être atteints uniquement sur la base du gain et de la rentabilité et en l´absence du respect des droits sociaux fondamentaux des peuples. Une approche qui n´est pas sans rappeler la pyramide des besoins de Maslow. Car la notion de développement humain est sujette à une sécurité économique, alimentaire, sanitaire, environnementale, individuelle et communautaire. En plus clair, pour que l´individu s´épanouisse, il doit être libre de toute crainte liée à sa sécurité mais aussi, sans doute surtout, libre de tout besoin. Or, la société algérienne fait face à plusieurs fléaux et maux sociaux. Erosion du pouvoir d´achat, licenciements en raison d´une privatisation mal comprise, harragas, flambée des prix des produits de large consommation conséquences de l´explosion des prix alimentaires à l´échelle mondiale. Ainsi, tout est lié. Il y a cause à effet. Certes, le développement et la prospérité restent tributaires d´une justice sociale et du bien-être du citoyen comme le précise le président de l´APN. Par transposition, on rappellera la citation d´un écrivain guinéen qui disait que dans le mot écrivain «il y a le mot écrire et...vain. On écrit mais personne ne nous lit». Cette pertinente remarque semble s´adapter aux propos du troisième homme de l´Etat. En effet, si les besoins physiologiques ne sont pas assurés, l´individu ne peut se remettre au travail. D´autant que les passe-droits et la corruption sont devenus un sport national en raison de l´indifférence et l´inefficacité de beaucoup de responsables. Entre la théorie et la pratique, que de maux ont eu à souffrir les citoyens. Qui se rappelle le nombre de personnes auxquelles on a demandé des comptes et écrouées pour malversations? Qui se rappelle le nombre de commissions d´enquête installées, sans que leurs résultats soient publiés? Aussi comment faire croire que le développement et la prospérité ne sauraient être atteints en l´absence d´une justice et d´une paix sociales, quand les prédateurs courent toujours? Comment peut-on affirmer combattre la pauvreté et l´inégalité sociale quand les terres agricoles sont détournées de leur vocation? Comment peut-on prétendre attirer les investissements étrangers quand la bureaucratie règne en maître? Le moment est venu de choisir pour passer à l´acte car les déclarations d´intention se volatilisent bien avant que l´encre ne sèche. Aussi, le développement du pays, s´il n´est pas pris réellement en charge, risque d´alimenter davantage l´ébullition sociale déjà sur le feu. Les émeutes qui risquent de s´ensuivre ne feront qu´accroître les tensions politiques. Et dans ces conditions, la pyramide de Maslow fondra comme neige au soleil.