Rien ne va plus entre la direction de l'éducation et le syndicat d'entreprise. Réuni en conférence de wilaya, lundi dernier, le syndicat de l'entreprise des travailleurs de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou a débattu de la situation prévalant dans le secteur. Pour les syndicalistes, «l'examen de la situation se révèle catastrophique». Aussi, ont-ils décidé, à la majorité, d'une grève de huit jours à partir du 27 novembre courant. Cette action sera, selon les syndicalistes, suivie par d'autres actions plus radicales. La grève illimitée est «lourdement» évoquée. Rappelons que ce même syndicat affilié à l'Ugta a rendu publique une lettre adressée au ministre de l'Education. Dans cette lettre, il rappelle qu'«au moment où les plus hautes autorités du pays appellent au dialogue et à la concertation sociale et que les partenaires sociaux affirment clairement et pleinement leur disponibilité, les responsables de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou s'obstinent dans le mutisme» qualifié par les syndicalistes de «criminel». Ils reprochent à la direction de l'éducation son refus de négocier avec le syndicat qu'ils présentent comme «le plus représentatif de la wilaya». Les syndicalistes reviennent sur la journée de protestation organisée dernièrement et où ils ont exhorté la direction de l'éducation à «se pencher sérieusement sur leurs revendications». Puis d'évoquer le sit-in tenu à l'appel de leur syndicat, dans l'enceinte de la direction le 26 février dernier et toujours pour les mêmes problèmes. Devant le refus de la direction de l'éducation «de recevoir une délégation de ce syndicat», geste assimilé à «un mépris, le même syndicat avait appelé à une grève de trois jours (du 2 au 5 novembre) dans le but, précisent les syndicalistes, de tirer la sonnette d'alarme et d'alerter les responsables à tous les niveaux». Dans leur missive au ministre, les syndicalistes parlent de la gabegie et de l'anarchie qui règnent dans le secteur «les services de la direction de l'éducation ne maîtrisent pas encore les listes du personnel exerçant dans le secteur, sinon comment expliquer que les gens se trouvant actuellement à l'étranger, des retraités et même ceux qui ont quitté ce bas-monde, continuent de percevoir leur salaire alors que des travailleurs en exercice attendent le leur depuis des mois. Les primes et les allocations familiales ne sont pas versées à ce jour». Les syndicalistes soulignent également le fait que la wilaya «n'a bénéficié d'aucune ouverture de postes budgétaires depuis 1995 (...)». Pour eux, «cette situation a engendré la surcharge des classes et la surcharge systématique du volume horaire des enseignants». Comme ne sont pas oubliés les autres problèmes tels le logement qui est considéré comme un outil de travail, ou encore les centaines de travailleurs, titularisés depuis neuf ans pour certains, et qui sont toujours sans échelon du fait qu'ils n'ont pas encore leur arrêté. Enfin, les syndicalistes citent les problèmes de régularisation des vacataires, lesquels, selon eux, «sont traités en catimini, de façon anarchique et avec une lenteur inexplicable». Enfin, les syndicalistes disent attendre les décisions du ministre» tout en soulignant que «le syndicat prendra ses décisions en conséquence, car, pour eux, il ne saurait être question de «cautionner» ou d'accepter «une situation» jugée intenable.