Pour les dix prochaines années, la politique de la population devra rester une priorité des stratégies de développement économique, social et culturel. Dans le cadre de la présentation du rapport annuel des Nations unies sur l'état de la population dans le monde, une rencontre-débat a été organisée, hier, par le ministère de la Santé à l'Institut national de santé publique. Pour cette année 2002, le rapport a été présenté sous le thème: «La population, la pauvreté et les possibilités.» D'entrée, la représentante de la directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population, dans son intervention, a affirmé, en toute confiance, que pour la première fois il est possible de trouver dans ce rapport «des preuves solides, fondées sur la recherche, que la promotion d'une meilleure santé en matière de reproduction a aussi pour effet de promouvoir la croissance économique et de réduire la pauvreté». Elle a expliqué que ce rapport offre une analyse «qui vient à son heure» et fait réfléchir sur «le rôle que les politiques et les programmes de population jouent dans la réduction de la pauvreté au niveau des familles et des pays». Interrogé à ce propos, un cadre de la Santé a insisté sur une consolidation des mécanismes institutionnels «liés à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'une politique nationale de population efficace pendant la décennie 2000-2010». C'est dire l'importance essentielle dans le traitement des questions de population afin d'atteindre les objectifs de développement pour le millénaire qui, selon le rapport, sont de réduire «de moitié d'ici à 2015 la pauvreté et la faim dans le monde, de faire baisser la mortalité maternelle et infantile et de freiner le VIH/Sida». Il y a lieu de signaler, cependant, que le fossé entre riches et pauvres continue de se creuser et les pays les plus pauvres continuent d'être très en retard. A cet égard, le rapport est on ne peut plus clair. Selon ce dernier, «la pauvreté, la mauvaise santé et la fécondité demeurent les plus marquées dans les pays les moins avancés, dont la population a triplé depuis 1955 et semble devoir encore presque tripler au cours des 50 prochaines années». Le rapport souligne également la nécessité d'oeuvrer à réduire la fécondité car, selon lui, celle-ci aggrave la pauvreté en ralentissant la croissance économique et en agissant sur la répartition des biens de consommation dans un sens défavorable aux pauvres. Il faut signaler que les pays qui ont fait des investissements sociaux dans la santé, la planification familiale et l'éducation ont «ralenti la croissance démographique et enregistré une croissance économique plus rapide». Aussi, convient-il de noter, à travers ce rapport, que les pays qui conçoivent leur système de santé de façon à promouvoir l'égalité sont en mesure «d'amoindrir l'écart, quel que soit le revenu des patients». C'est dire donc l'importance capitale dans l'annihilation des écarts sanitaires entre riches et pauvres qui «sont plus marqués dans les pays pauvres que dans les pays riches». Mais, selon la déclaration de Thoraya Ahmed Obaid, directrice du Fonds des Nations unies pour la population, «la pauvreté ne tient pas seulement à l'absence de revenus». Selon elle, «elle est aussi le fruit de l'insécurité et de l'inégalité». La nécessité donc de combattre ces deux dernières, notamment dans notre pays, est plus que vitale.