D'après les chiffres prévisionnels du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, l'Algérie fait partie des 39 pays dont la population atteindra les 50 millions d'habitants en 2050, contre 32,3 millions pour l'année en cours. Ce qui revient à dire que notre pays occupera la 38e place parmi les pays les plus peuplés de la planète, alors que le taux d'accroissement annuel est en baisse de 2,49% en 1990 à 1,53% en 2002. Le taux de natalité est donc en baisse, ce qui est dû au recul de l'âge du mariage, 55% des femmes algériennes sont célibataires. Ce sont les chiffres révélés, hier, lors d'une rencontre-débat organisée à l'Institut national de formation professionnelle (INFP), portant sur « Le rapport 2004 sur l'état de la population mondiale ». Cette rencontre intervient à mi-chemin d'un programme étendu sur vingt ans, soit dix ans après la Conférence internationale du Caire (CIPD), portant sur la population et le développement. 179 pays y avaient adopté un accord historique qui visait à faire progresser le bien-être de l'humanité, à travers l'allégement de la pauvreté, l'affranchissement des femmes et l'accès universel à la santé en matière de reproduction. Pour en revenir aux chiffres, l'espérance de vie à la naissance en Algérie est passée de 52,6 ans en 1970 à 73,4 en 2002. La pratique contraceptive (toutes méthodes confondues) est en évolution : plus d'un couple sur deux utilise un moyen contraceptif, soit 56,2% des couples. S'agissant de l'âge du mariage, les chiffres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière indiquent qu'il est en net recul : pour les femmes, il est passé de l'âge de 20 ans en 1948 à 29,6 ans en 2002. Et respectivement de 25,8 ans à 33 ans pour les hommes. Pour le ministère de la Santé, dans les dix prochaines années, la politique dans le domaine de la population devra rester une priorité des stratégies de développement économique, social et culturel. Et ce, selon un certain nombre de principes directifs, notamment celui de trouver un équilibre entre les ressources humaines, économiques et environnementales pour une meilleure qualité de vie pour tous. Mais cette approche ne peut être réalisée que si l'accès aux soins de santé reproductive est renforcé. Les objectifs escomptés sont nombreux. Il s'agit d'atteindre un taux de prévalence de la contraception de l'ordre de 65% et de réduire de moitié le taux de mortalité maternelle enregistré en 1999 en ciblant un taux inférieur à 30%. En parallèle, on prévoit de réduire d'un quart l'incidence des cancers génitaux chez les femmes et d'augmenter l'espérance de vie à la naissance qui devrait se situer en 2010 au moins à 75 ans pour les hommes et les femmes. Sur le terrain, les autorités concernées tentent, quoique dépassées, de tout mettre en œuvre pour l'accomplissement de ces objectifs. La réalité les rattrape souvent, ce qui fait que ce programme ambitieux reste un programme ambitieux. Mais l'espoir est toujours permis.