les six détenus de la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, sont déterminés à aller au bout de leur action Hier, Abrika et ses compagnons ont entamé leur 22e jour de grève de la faim, devant l'indifférence des pouvoirs publics et au milieu d'une solidarité démesurée de la société civile. En effet, les six détenus de la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, sont déterminés à aller au bout de leur action, malgré la sérieuse dégradation de leur état de santé. A ce titre, Rachid Allouache, le délégué d'Ath Djennad, évacué dimanche au CHU Nedir-Mohamed, était hier sous perfusion et dans un état semi-comateux. Avant lui, Mouloud Chebheb, 50 ans, et Mohamed Nekkah, 60 ans, respectivement ulcéreux et diabétique ont dû cesser leur action, avant de la reprendre, malgré les appels de leurs amis et famille. Pour l'heure, seuls Abrika, Lyès Makhloufi et Tahar Allik ont montré une résistance farouche et une détermination sans faille à poursuivre leur grève de la faim jusqu'à leur libération inconditionnelle. Dehors, la solidarité s'amplifie de jour en jour de la part de la société civile, des personnalités nationales et internationales et des citoyens anonymes. Devant cet état de fait, le pouvoir fait la sourde oreille et se montre impassible. Or, pour les observateurs la donne est désormais claire. Le pouvoir pousse la situation au pourrissement pour gagner les ârchs à l'usure. Dans ce sens, la carte des grévistes de la faim pourrait être utilisée pour amener les plus radicaux des délégués à avoir langue avec lui. L'équation est toute simple. La libération d'Abrika et de ses compagnons contre le règlement de la crise de Kabylie par la voie du dialogue. Et on voit mal les animateurs du mouvement citoyen refuser cette offre, lorsqu'on sait que la propension au règlement de la question kabyle autour d'une table fait de plus en plus adeptes. D'ailleurs, l'initiative prise par Farouk Ksentini et le travail de sape effectué par les émissaires du pouvoir convergent dans ce sens. En attendant, ce même pouvoir ne semble pas s'émouvoir des cris pathétiques émanant de la rue pour se pencher sur le cas des détenus dont la vie est aujourd'hui en péril. Au contraire, c'est là pour lui un sérieux atout qu'il compte abattre au moment propice. Celui du fléchissement de la protesta.