Un retard a été accusé dans la mise en service des 20 stations monoblocs. A priori, l'année hydrique 2002-2003 s'annonce pluvieuse comparativement aux années précédentes si on considère le volume des précipitations enregistré ces derniers mois et qui a amené les stocks de nos 48 barrages à un taux de 35%. Toutefois, et selon le responsable de la communication au sein du ministère des Ressources en eau, le plan Orsec, déclenché à la suite de la pénurie qui a touché notre pays, sera «toujours» maintenu conformément à la nouvelle politique qui mise sur la prévention et la sécurité alimentaires. «On ne commettra plus les erreurs des années précédentes. Elles nous ont conduits droit vers une pénurie presque insoutenable», déclare M.Ben Bouaziz. Cela dit, l'alimentation à raison d'un jour sur trois restera toujours en application avec, néanmoins, l'amélioration des horaires de distribution. «La situation de crise persiste toujours», souligne notre interlocuteur. Cependant, les projets inscrits dans le plan d'urgence notamment la réalisation des stations de dessalement d'eau de mer, la réhabilitation des réseaux d'AEP, la création des retenues collinaires, la réhabilitation des stations dépuration restent toujours au centre des préoccupations de ce ministère qui oeuvre tant bien que mal à les concrétiser dans les délais convenus. Toutefois, un retard a été accusé dans la mise en service des 20 stations monoblocs de dessalement d'eau de mer d'une capacité totale de 57.000 m3/j prévue pour fin septembre, il est dû, selon notre interlocuteur, au choix des sites qui n'a pas été très «judicieux» non pas par manque de compétence, mais carrément pour mauvaise connaissance du sol algérien. «Deux ou trois sites ont été écartés à cause de l'incompatibilité du sol de ces sites avec ce genre d'installation. Nous ne pouvions pas malheureusement prévoir cela», ajoute notre interlocuteur. D'autres problèmes d'ordre technique ont été à l'origine des quelques retards dans la réalisation des projets. «Il y a des problèmes qui dépassent notre secteur», insiste M.Ben Bouaziz. Le manque de concertation entre les différents secteurs et instances semble être une véritable entrave qui empêche toute évolution normale des projets. «On doit travailler en collaboration avec toutes les instances concernées notamment les citoyens», explique le responsable. A cet effet, notre interlocuteur évoque le problème de la baisse du volume d'eau dans les nappes phréatiques due à la prolifération des forages illicites qui ont provoqué une surexploitation des ces réserves souterraines. A titre d'illustration, la nappe de la Mitidja connaît actuellement une baisse de 30 à 40 m3 de ces réserves de forages illicites. Afin de mettre fin à ces pratiques frauduleuses, la tutelle a d'abord suspendu toute attribution d'autorisation de réalisation de forages à l'exception de quelques cas «extrêmes» et ce, après enquête. Ensuite, elle a adopté la création d'un comité d'irrigateurs. Ce comité consiste, en fait, à réunir les agriculteurs qui se trouvent dans le même périmètre et les faire bénéficier d'un seul forage qui sera réalisé par des spécialistes afin, explique l'attaché de presse du MRE, de préserver les champs de captage qui sont actuellement menacés de disparaître. Par ailleurs, ajoute notre interlocuteur, les plaines de Ghrib à Mascara sont, désormais, interdites à toute forage. «Cette nappe est vraiment menacée», se désole notre interlocuteur. Le manque d'eau de l'année dernière semble avoir été une véritable leçon pour tout le monde. Faut-il encore la retenir!