De sa voix de rossignol, il a marqué les ondes de la chaîne I. Qui ne se souvient pas du fameux commentateur sportif qui a animé un certain Algérie-Allemagne le 16 juin 1982 à Gijon, en Espagne? C'est celui qui a permis à tout le public sportif, notamment les mordus de l'Equipe nationale de vivre cette rencontre historique comme s'ils y étaient. Ammi Mohamed n'est pas uniquement un commentateur sportif, mais un grand footballeur, puisqu'il a déjà joué avec l'Espérance de Tunis en cadets et juniors et a été même convoqué en seniors à maintes reprises malgré son jeune âge. Il a même pratiqué du bodybuilding durant plusieurs années avant de se lancer dans le monde de la radio durant de longues années. C'était exactement en 1963, lorsqu'il a fait ses débuts à la RTA (Radio et Télévision algériennes) où il n'a pas tardé à s'illustrer, puisque Mohamed Salah était parmi les fondateurs du service sport à la RTA aux côtés de son compagnon Abdelkayoum Boukaâbache et Hadj Smaïl. Son glorieux parcours commença en 1964, à l'occasion de la rencontre Algérie-Tunisie au Stade municipal (actuellement stade du 20-Août) et ce fut un succès total puisque le lendemain, plusieurs auditeurs ont appelé pour féliciter Salah et Boukaâbache. C'était comme une case départ pour Mohamed Salah qui a, par la suite, envahi les ondes de la radio algérienne par sa voix envoûtante. Notons qu'à partir de cette date, une vraie histoire d'amour est née entre ce commentateur et l'Equipe nationale. Il l'a suivie partout de Lagos à Tunis en passant par Le Caire et surtout à Gijon en 1982, à l'occasion du Mondial espagnol où il a fait asseoir sa notoriété. L'aventure continua et la voix de Salah fusa des terres mexicaines où les Verts jouaient leur second Mondial consécutif. L'hiver de 1990 restera gravé dans la mémoire de tous les Algériens, surtout dans celle de Mohamed Salah, puisque les Fennecs ont remporté leur première Coupe d'Afrique des nations à Alger face au Nigeria (1-0). D'ailleurs, ammi Mohamed considère ce succès comme l'un de ses meilleurs souvenirs durant son parcours. Le doyen des commentateurs possède un riche palmarès: meilleur commentateur arabe en 1997, meilleur commentateur maghrébin plusieurs fois honoré par des hautes personnalités, notamment par l'ex-Président Chadli Bendjedid et dernièrement par les responsables de la FAF. Il est le fondateur de l'Union arabe des commentateurs sportifs en 1974 en Tunisie, sans parler de ses distinctions locales et régionales. Ses plus beaux souvenirs sont la médaille d'or de l'EN aux Jeux méditerranéens à Alger en 1975, face à la France (3-2), la première Coupe d'Afrique des clubs champions remportée par le MCA en 1976. Son plus grand souci est l'équipe nationale qu'il considère comme sa propre famille, et son plus grand souhait est de revoir cette équipe refaire surface. Il reste très optimiste notamment avec la venue de Georges Leekens en disant: «Oui je suis très optimiste et que tous les fans de l'EN le soient, et je pense que si notre nouvel entraîneur a le soutien de tout le monde, soyez sûrs qu'il fera du bon travail et bâtira une grande équipe nationale, même en cette courte période.» Des paroles dignes d'un homme qui a aimé les couleurs nationales plus que tout au monde et il est ravi de cette histoire d'amour qui est toujours en lui. Tout ce qu'on peut dire c'est chapeau bas à ce grand monsieur qui a donné le meilleur de lui-même pour satisfaire les autres.