“Ces derniers temps nous sommes trop visés. On essaie de nous accuser d'avoir une responsabilité dans l'augmentation du nombre d'accidents de la circulation et des morts. On veut tout simplement contourner la réalité parce que personne n'ose dire la vérité, comme le dit si bien le dicton populaire, on veut cacher le soleil avec un tamis.” C'est en ces termes que le représentant des auto-écoles d'Oran, au nombre de 150 affiliées à l'UGCCA, a entamé sa conférence de presse, hier, et ce, en présence de plusieurs professionnels, dont les plus anciens. En effet, face à l'hécatombe des routes, les pouvoirs publics et le ministère des Transports n'ont pas hésité à remettre en cause la qualité de la formation des auto- écoles pour expliquer cette situation. La réaction des auto-écoles ne s'est pas fait attendre et nos interlocuteurs de contre-attaquer : “Nous donnons les vraies notions du code de la route. Le nombre d'accidents n'engage pas la responsabilité des auto-écoles, c'est un représentant du ministère des Transports qui délivre en fait le permis, ce n'est pas nous.” Et de poursuivre : “Il y a tout un ensemble, le comportement des chauffeurs, le code de la route ignoré, la vétusté des véhicules, le mauvais état des chaussées, le manque de signalisations… Il y a aussi les candidats libres qui ne passent pas par nous pour le code… Aussi, il faut le dire, on sait comment cela se passe quand il y a un retrait de permis de conduire et comment le chauffeur sanctionné s'arrange”, explique encore à demi-mot un participant. Pour les représentants des auto-écoles, d'autres points graves sont à soulever, mettant en cause certaines décisions du ministère des Transports qui, selon eux, sont en cause. Ainsi, ces derniers tiennent à rappeler que dans le cadre de l'Ansej, des autorisations ont été délivrées à des gens, parfois “des gamins” pour conduire des bus de transport en commun sans que ces derniers ne soient passés par le permis B ou encore comment peut-on expliquer que les chauffeurs de taxi doivent subir une formation de trois semaines et que des conducteurs de transport en commun ne passent par aucune formation spécifique. Rappelant encore des points de la réglementation et du code de la route, qui ne sont pas expliqués, les représentants des auto-écoles veulent rappeler que par-là le laxisme des pouvoirs publics, “la réglementation est claire : les chauffeurs de transports en commun ne doivent pas dépasser 7 heures d'affilée au volant ; au-delà, ils doivent impérativement s'arrêter. Regardez ce qui se passe chez les transporteurs : il y en a qui font la navette Oran-Annaba, Oran-Alger sans discontinuer. Comment voulez-vous qu'ils ne soient pas fatigués ? Il n'a plus les mêmes réflexes. Voilà comment arrivent les accidents”, tient à ajouter un propriétaire d'une auto-école. Au-delà de cette situation dramatique qui fait que, désormais, on parle en termes d'épidémie pour ce qui est du nombre de décès et de blessés sur les routes, les représentants des auto-écoles sont toujours dans l'attente d'un statut et des nouvelles dispositions qui doivent être introduites par le ministère des Transports, comme le nombre d'heures de cours obligatoires qui devrait passer de 15 à 30 heures, et certains d'espérer la concertation avec leur organisation. Djamila L.