Encore une fois, la récurrente et complexe question du foncier touristique et de sa préservation est évoquée comme une priorité pour s'assurer une véritable relance du secteur. C'est du moins l'avis d'Abdelaziz Bouteflika, président de la République, qui a insisté particulièrement sur ce point lors de l'audition de Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. Le chef de l'Etat a d'ailleurs instruit le gouvernement de “veiller à la préservation du foncier touristique en tant que ressource non renouvelable et d'instaurer des dispositifs de protection et de valorisation des zones touristiques (…)”. C'est dire que les lois existantes, bien que très claires et strictes, sont plutôt difficiles à faire respecter sur le terrain et le foncier touristique continue à faire l'objet de convoitises et de détournement (de sa vocation). L'évaluation a porté sur l'état de mise en œuvre des actions inscrites au titre du Schéma directeur d'aménagement touristique (Sdat). Il en ressort en substance le fait de privilégier l'option d'une promotion ciblée, se fondant sur les atouts naturels et construits du pays, et sur les tendances actuelles en matière de tourisme et des filières qu'il convient de promouvoir. Autrement dit, il s'agit de se positionner de manière offensive sur le segment littoral méditerranéen, de promouvoir le tourisme saharien et de randonnées, de développer le tourisme de ville et d'affaires, de moderniser le tourisme de soins, de santé et de bien-être, d'initier le tourisme culturel et événementiel, d'opter délibérément et durablement pour un tourisme de niches et de développer le tourisme interne. Plus facile à dire qu'à faire, surtout que l'Algérie doit rattraper un retard monstre, et ce à tous les niveaux, qu'il s'agisse de revaloriser l'existant ou de lancer de nouveaux chantiers pour conforter les capacités d'accueil. Mais il est question surtout de ne plus se laisser distancer à travers une relance fondée sur le principe du volontariat et la mobilisation de l'ensemble de la chaîne des partenaires, l'écoute client et son intégration dans une logique d'amélioration continue et mesurable des prestations de tous les professionnels du tourisme. Des aspects pris en compte dans le cadre du Plan de qualité en tourisme (PQT) initié par le département de Cherif Rahmani. Au plan de l'investissement, il est constaté que la dynamique de relance du secteur du tourisme s'est fortement affirmée en 2008 par le lancement, par les investisseurs nationaux, de 232 projets, ainsi que par la réception de plusieurs offres d'investissements étrangers. Le Président a également exhorté son gouvernement à prendre en compte les besoins des nationaux en termes de vacances, d'accorder la plus grande attention à la ressource humaine. “Il est impératif de veiller à l'amélioration des facteurs de succès de l'investissement et d'opérer au meilleur choix des projets en veillant à des localisations qui préservent le patrimoine culturel et le capital naturel”, soutient le Président en insistant sur la nécessité de s'assurer la qualité et la nouveauté dans la réalisation des projets touristiques. Quant aux secteurs de l'aménagement du territoire et de l'environnement, l'évaluation a porté plus particulièrement sur le bilan de la mise en œuvre de la politique territoriale à la faveur du Schéma national d'aménagement du territoire (Snat) en tant qu'instrument de planification stratégique. Une nouvelle politique qui repose sur quatre lignes directrices, à savoir la durabilité de nos ressources naturelles stratégiques, le freinage de la littoralisation et l'équilibre du littoral, l'option “Hauts-Plateaux”, l'option “Développement du Sud”, l'attractivité et la compétitivité du territoire, le maillage des infrastructures de transports, de logistique et de communication, le positionnement international des quatre grandes métropoles, Alger, Oran, Constantine et Annaba, et l'équité sociale territoriale. Le chef de l'Etat a d'ailleurs souligné la nécessité de prolonger l'intégration stratégique de l'aménagement du territoire au niveau local à travers le Plan d'aménagement du territoire de wilaya (PAW), en tant que nouvel instrument d'orientation, de planification, de coordination intersectorielle et intercommunale des actions de développement conduites par les collectivités locales. Nabila Saidoun